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Christian d’Oriola

30 Juil Christian d’Oriola

Né à Perpignan, dans une famille de petits hobereaux de province, Christian d’Oriola a reçu ses premiers cours avant l’âge de dix ans, dans la salle d’armes familiale sous la férule éclairée de son père, une fine lame. Doué, combatif et surtout doté d’un sang-froid à toute épreuve, il dispute ses premières compétitions dès l’âge de treize ans et devient vice-champion de France à l’âge de dix-huit ans, juste derrière son futur grand rival Jehan Buhan, au grand dam de son père qui rêvait d’une première place. Ce dernier n’a d’ailleurs pour lui pas le moindre mot de félicitation. L’or viendra une année plus tard au Portugal quand il devient enfin champion du monde par équipe, après avoir brillamment contribué à qualifier la sienne. Devant cet exploit, le journal l’Équipe titre sans hésiter « Champion des champions français ». Mais ce n’est pas encore la ligne droite : en 1948, Christian d’Oriola butte encore sur le même adversaire, décidément coriace, Jehan Buhan et il lui faut attendre un an de plus pour recevoir enfin la consécration en devenant champion du monde en 1949. Une victoire qui prend vite un goût amer, car une urémie chronique va l’éloigner des tapis pendant plus de deux ans !

Jamais battu, toujours battant

Qu’à cela ne tienne, en 1951, le voilà de retour et à nouveau champion du monde en individuel et par équipe, avant de décrocher l’or aux Jeux Olympiques d’Helsinki. Puriste et aristocrate, il voit d’un très mauvais œil l’introduction du fleuret électrique, ce qui lui vaut de nombreuses inimitiés et une image conservatrice et passéiste qui va lui coller à la peau. Malgré tout, en 1956, à Melbourne, il redevient champion olympique en individuel, puis, obtient le Prix Guy Wilderstein de l’Académie des Sports. Honneur suprême, il est le porte-drapeau de la délégation française aux Jeux Olympiques de Rome, en 1960. Mais la performance n’est pas au rendez-vous et Christian d’Oriola, trente-deux ans, doit se contenter d’une 7e place. Obstiné et travailleur, il n’en devient pas moins champion de France par équipe à l’épée en 1970, avant de se consacrer à l’arbitrage pendant toute une décennie. Il prend alors la présidence de la Fédération Française d’Escrime, charge qu’il exercera jusqu’en 1984. Il se retire alors à Nîmes, où il exerce la profession d’inspecteur d’assurances. En 2001, il se voit décerner le titre mérité d’« escrimeur du XXsiècle ». Il s’éteint en 2007. En 1971, Christian d’Oriola a été fait des mains du Président de la République Georges Pompidou, chevalier de la Légion d’honneur.

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