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Port de la Selva

01 Oct Port de la Selva

Quand on arrive du nord, l’arrondi parfait de la baie, cerclée de petites maisons toutes blanches, chante le triomphe de la Méditerranée. Le Port de la Selva témoigne de tous les villages de pêcheurs de la grande bleue qui lui dessine en guise de guirlande, une trentaine de créneaux rocheux. Autant de calanques accessibles depuis la route, un paradis.

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Les noms s’égrènent comme une poésie d’écolier : calanque des violettes, calanque du beau repos, calanque des vachers, calanque tordue, calanque des tamariniers. Il y en a pour tous les goûts : vêtues de petits galets sombres, de sable fin, de rochers coupants comme des couteaux… Elles se parent de toutes les nuances de bleu, du turquoise au bleu roi.

Travelling avant

Le village grimpe courageusement la colline jusqu’à l’église immaculée, reconstruite après la guerre d’Espagne qui a fait rage ici plus qu’ailleurs, dopée par la frontière toute proche. Partout, des fleurs semblent jaillir des murs chaulés : bougainvillées, géraniums, roses trémières… tout respire la douceur de vivre.

Zoom

Le petit port, charmant, aligne ses restaurants face à la mer, comme les bateaux le long de la jetée. En toutes saisons, les langues s’y bousculent. Marins à l’ancre et amoureux des paysages s’y côtoient. Il faut dire que la vue sur la mer est magnifique et que la longue plage blonde se prête aux grandes promenades.

Flash

Nous sommes en plein parc naturel du Cap de Creus. A la sortie du village, sur l’ancienne route de Cadaquès, un joli pont roman à dos-d’âne trône au centre d’un petit rond-point. Il y a bien longtemps en effet que la rivière, le Rubiès, a changé de lit !

selva2Travelling arrière

La montagne porte les traces de terrasses abandonnées, envahies d’herbes hautes et jaunes. Ici, on cultivait la vigne et les oliviers avant le désastre du phylloxera et les destructions liées à la guerre civile. On devine près des ruisseaux les silhouettes décharnées d’anciens moulins à farine.

Flou artistique

L’église de Santa Creu de Roses, préromane, et l’ermitage de Sant Baldiri semblent là pour rythmer l’ascension inéluctable des visiteurs vers la merveille des merveilles, le monastère Sant Pere de Rodes dont la majesté domine les sublimes criques du cap.

Contrechamp

Le Port de la Selva, enchâssé dans les forêts qui lui ont donné son nom, prépare le regard à l’hégémonie minérale qui magnifie le Cap de Creus, passant ses doigts de granit dans les cheveux soyeux de la mer. Un village sentinelle posté pour l’éternité.

1Commentaire
  • J-L Bernard
    Posted at 06:39h, 15 juin Répondre

    Votre article sous forme de scénario cinématographique et habillé de poésie est un bijou de langue française, bravo ! Il honore merveilleusement ce superbe village catalan que j’ai eu le plaisir de visiter récemment et que je recommande vivement à tous les amoureux de cette belle région.

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