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Serge Llado : l’amuseur qui s’amuse !

01 Avr Serge Llado : l’amuseur qui s’amuse !

Dans la série « enfants du pays ayant réussi à Paris », Serge Llado se pose un peu là ! Ex-membre de l’Agram dans les folles années de la Nova Cançó qui l’ont vu se produire avec Teresa Rebull, le voilà star des ondes et des scènes !

Un repère du Paf

La vie de cet amoureux des mots, grand pourfendeur des petitesses et mesquineries du Paf et de la vie ordinaire, est une vraie radiographie de la télé et de la radio sur ces derniers quarante ans. Et oui, pour lui comme pour nous, le temps passe… Zygomaticorama et le Théâtre de Bouvard – dont on ne dira jamais assez combien il débusqua de talents – lui permettent d’imposer son style : ce sera le pastiche, la parodie et la satire. Le détournement de tubes colle comme un gant à son humour caustique et distancié. En 1986, il écrit Bluette Andante, une chanson entièrement en contrepèteries, porteuse d’un imaginaire paillard à la Dubout dans la plus pure tradition gauloise, et devient l’inséparable compère méridional de Jean Roucas dans « Rien à cirer ». En parallèle, il prête sa plume à l’émission de Jacques Martin « Ainsi font font font », en détournant des textes de chansons pour Pascal Brunner, Yves Lecoq ou Laurent Gerra. Dans « On va s’ gêner » avec Laurent Ruquier, sur Europe 1, il traque les chansons qui se ressemblent, dénonçant çà et là, quelques « emprunts mélodiques » discrets mais avérés. Dans « On n’est pas couché » l’émission culte de Laurent Ruquier, il met ses mots dans la bouche de Michaël Gregorio ou Sandrine Alexi.

Une bête de scène

Mais c’est en 2006, au festival d’Avignon, qu’il explose réellement aux yeux du grand public en tant qu’homme de scène, avec « Sous les plages, les tubes », un résumé en musique de ses chroniques. Ses sketches s’enrichissent ensuite d’illusions sonores qu’il baptise « hallucinations auditives » en hommage au génie de la critique paranoïaque, un Catalan farouche comme lui, Salvador Dalí. Dans des chansons interprétées dans toutes les langues possibles, l’auditeur croit comprendre des morceaux de phrase en français, morceaux de phrase qui ne manquent pas de revêtir un sens grivois. En 2014, son « chanteur de Mexico » revisité sous le titre « un mec si beau », pourfend les vaudevillesques histoires de cœur – et plus encore – du Président de la République. Désopilant, le titre fait le buzz sur la toile !

Quelqu’un de bien i ben bé d’aquí

Fidèle à ses racines, Serge Llado anime tous les matins une rubrique enlevée et impertinente sur France Bleu Roussillon : « Serge Llado se mêle de ce qui ne le regarde pas ». Mais ne comptez pas sur lui pour la sédentarité et les charentaises, pas de retour définitif au pays en vue. Son Facebook sonne comme un avertissement de garde-champêtre. La mention « avis aux populations » précède son autopromotion, avec le calendrier détaillé de sa tournée. Une apostrophe familière, amicale, qui colle bien avec son personnage débonnaire : ne dirait-on pas qu’il nous invite à l’apéro ?

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