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Tarraco capitale absolue

01 Août Tarraco capitale absolue

La Catalogne possède sa ville éternelle, que la mer toute proche rend plus ensorcelante encore que son modèle. Tarraco tisse les siècles : à vivre sans modération….
Tarraco était la plus grande ville d’Hispanie. Capitale de province, demeure occasionnelle des empereurs, notamment Auguste au 1er siècle av JC, mais aussi Galba ou Hadrien, la ville était splendide et faisait l’objet de plans d’aménagement prestigieux. Le volume des infrastructures publiques et la beauté des demeures privées étaient tels, qu’il s’agit aujourd’hui du plus grand ensemble romain conservé d’Europe, juste après Rome, ce qui lui a valu une inscription au patrimoine mondial de la part de l’Unesco.

T4Au rendez-vous des siècles

La comparaison avec Rome ne s’arrête pas là. Comme dans la capitale italienne, les constructions se sont superposées d’un siècle à l’autre, jusqu’à intriquer la ville antique dans la ville moderne : si beaucoup de ses pierres ont servi à des constructions ultérieures, des pans entiers ont été préservés qui ont accompagné la vie de générations et de générations de Tarragonais, pendant plus de deux mille ans ! Stade et cité administrative Le cirque romain, en plein centre-ville est quasiment intact. Ses dimensions (315 m X 115 m) lui permettaient d’accueillir jusqu’à 24 000 spectateurs friands de courses de chevaux et de chars. Un peu plus loin, les ruines des deux forums subsistent : pans de murs, arcs, structures en pierre marquent encore la localisation des administrations municipale et provinciale, le tout en plein milieu de la ville médiévale, avec des maisons qui chevauchent les courbes du stade antique et s’invitent au milieu des anciens forums.

Sublime amphithéâtre

Logiquement, la cathédrale gothique a été bâtie sur l’enceinte romaine du culte, dans cette cité unique où les siècles semblent s’interpeller. Les remparts, quoique renforcés aux XVIe et XVIIe siècles sont aussi d’origine romaine. Ce sont même les mieux conservés hors d’Italie. La pièce la plus somptueuse de Tarraco reste son amphithéâtre, qui accueillait les combats de gladiateurs et les fauves. Une authentique merveille, construite en ellipse à flanc de butte et face à la Méditerranée. Les gradins, l’arène et les fosses du sous-sol sont quasiment intacts. L’alliance du panorama et de l’architecture coupe le souffle. Incroyable modernité Le théâtre, tout proche, est construit selon le même principe, quoiqu’il s’agisse d’un volume plus réduit et plus praticien, entouré de portiques annulaires et doté d’un grand bassin. Les Romains aimaient à créer des bâtiments hautement spécialisés. Stade et théâtre de verdure n’avaient ni la même finalité, ni les mêmes spectateurs : vous serez saisis par l’incroyable modernité de l’ensemble. Les Romains ne nous sont pas plus lointains que nos aïeux médiévaux, bien au contraire !

T2Un mini Pont du Gard

Dans les environs immédiats de Tarragone, les vestiges romains foisonnent. Ne manquez pas l’aqueduc de Ferreres (également surnommé Pont du Diable) qui approvisionnait la ville en eau par captage en amont sur la rivière Francolí. L’eau était ensuite acheminée dans toute la ville par un réseau de canalisations serré. Sa double arcature en excellent état évoque irrésistiblement un Pont du Gard en réduction et donne une idée du savoir-faire des ingénieurs et architectes romains, capables de tirer parti de tous les terrains. Dans le village de Constantí, la villa romaine de Centcelles conserve de très belles mosaïques.

Retour à la Via Augusta

A la sortie de la ville se dresse la tour des Scipions, un monument funéraire datant du Ier siècle. A proximité, moyennant une courte promenade en forêt, vous pourrez admirer la carrière du Mèdol, d’où était extraite la pierre utilisée pour la construction des édifices de l’impériale Tarraco. A Altafulla vous attendent, face à la mer, les vestiges de la luxueuse villa d’Els Munts, jadis propriété d’un haut responsable de l’administration romaine, une résidence de toute beauté. Vous retrouverez ensuite à Roda de Barà, entre les deux voies de la route N-340, et sur le tracé de l’ancienne Via Augusta, le fameux Arc de Berà.

T3La Tarraco romaine était une métropole de premier plan. Elle n’aurait pu se développer sans son ouverture sur la mer et sa maîtrise des voies terrestres. La Via Augusta a été l’atout maître de son avenir.

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