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Peret, la bonté en partage

11 Jan Peret, la bonté en partage

Son beau visage de sage accompagnait ces derniers temps sur toutes les scènes, la soif de liberté de la Catalogne. Gitan catalan, fou de flamenco et de sons afro-cubains, marchand de tissus et pasteur évangéliste, multiple et insaisissable, qui était Peret ? Si le mystère demeure de cette âme ouverte et curieuse, une chose est certaine : tous ceux qui ont approché l’homme ont été frappés par la bonté tranquille qu’il dégageait, rompu aux souffrances des minorités, détaché des vanités du show-bizz, revenu aux fondamentaux de sa vie.

Pere Pubill i Calaf, dit Peret est né en 1935, dans le quartier gitan de Mataró. On lui doit la refondation de la rumba catalane à partir de la fusion du rock, du flamenco et du mambo cubain. En 70 ans de carrière, il a enregistré une trentaine de disques et participé à une dizaine de longs métrages en tant qu’acteur. S’il a souvent chanté en castillan, il s’est également exprimé en romani, en hommage à son appartenance au peuple gitan, et surtout dernièrement en catalan, en s’engageant clairement dans le camp indépendantiste.

Son père était un marchand ambulant de tissus et Peret, non scolarisé, l’accompagnait dans ses déplacements ! Victime d’un grave accident de moto, il dut garder le lit et en profita pour se perfectionner à la guitare. Après un séjour en Argentine, il revint à Madrid où il fut engagé pour un spectacle de flamenco, puis dans un film. Mais le miracle va se produire ailleurs, dans les années 60 : il va venir des boîtes de nuit où ses rumbas, festives et enlevées, font une entrée fracassante ! Son premier disque paraît en 1963 mais il connaît la consécration internationale avec « Borriquito como tú » qui représente l’Espagne à l’Eurovision en 1971. La chanson reste des semaines en tête des hit-parades, notamment en Hollande et en Allemagne !

En 1985, Peret annonce qu’il quitte la scène pour devenir pasteur évangéliste mais décide de se produire lors des Jeux Olympiques de Barcelone avec une chanson devenue célèbre dans le monde entier, « Barcelona tiene poder ». En 1998, il reçoit la Croix de Sant Jordi, puis les succès s’enchaînent avec le disque « Rey de la rumba », le livre « Peret, l’âme d’un peuple », le disque hommage à Joan Manuel Serrat, puis un spectacle avec le même Joan Manuel Serrat et Joaquín Sabina. En 2008 Peret reçoit la médaille d’or du mérite artistique de la Ville de Barcelone et en 2011, Mataró, sa ville natale, le sacre citoyen d’honneur.

En 2013, Peret participe au concert pour la liberté au Camp Nou, en chantant « l’Emigrant » et « Catalunya té molt poder » devant une foule qui l’acclame. En 2014, alors qu’il termine un disque entièrement en catalan, il annonce qu’il souffre d’un cancer et meurt un mois plus tard. La Ville de Barcelone organise une chapelle ardente. Peret est allé rejoindre son grand-père au petit cimetière de Mataró.

1Commentaire
  • jonca
    Posted at 09:01h, 01 novembre Répondre

    Catalunya té molt poder

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