12 Jan La Roca del Vallès
Dès l’autoroute, La Roca Village est fléché et annoncé. Quelques bretelles et un péage plus loin, il est là : un village improbable, presque plus vrai que nature, avec ses petites maisons coquettes, ses rues et ses places où se presse une foule piétonne chargée de sacs.
Clic-clac
Et pourtant, c’est un leurre. Ici pas de foyers et pas d’habitants, nous sommes dans le plus grand outlet du sud de l’Europe : toutes les marques de vêtements et d’accessoires s’y disputent les faveurs de milliers de clients venus d’un peu partout si l’on en juge par les immatriculations du parking !
Travelling avant
A force, on en oublierait que le village, le vrai, existe, niché au milieu des champs de colza et de maïs, quelques rares vignes et les paysages grandioses de la Serralada Littoral. Un village paisible comme il y en a tant dans la campagne catalane, divisé en trois noyaux : La Roca, Santa Agnès et la Torreta.
Zoom
L’hôtel de ville, dit Can Gol, appelle le regard avec ses clochetons et son air de faux château. Il fait écho à une belle maison patricienne, Can Torrents, joyau du noucentisme. La Roca s’est construite autour d’un noyau ancien où trône l’église paroissiale de Saint Saturnin remaniée à l’époque baroque.
Flash
Au-dessus des maisons, sur la colline, règne le château de La Roca, entièrement restauré. Un vrai château de défense qui témoigne du passé féodal de la ville et qui contrôlait la route de la côte, en accord avec son quasi-jumeau, le château de Bell Lloc, juste en face.
Travelling arrière
Cap sur le hameau de Santa Agnès et arrêt sur la place où s’élève la très jolie église de Santa Agnès de Malanyanes, un édifice roman dont la première occurrence remonte à 932, remanié et agrandi au cours des siècles. Le retable baroque, sculpté par Jaume Rix en 1681, mérite le coup d’œil !
Flou artistique
Fait étrange, le quartier de la Torreta, qui fait partie de la Roca, est éloigné d’elle de 2 km mais est rattaché à l’agglomération de Granollers dont il constitue une extension ! Un grand bâtiment gris attire notre attention : c’est la sinistre prison de 4 camins, encore en fonction aujourd’hui.
Contrechamp
Avant de partir, un petit coup d’œil à des fleurons préhistoriques : le dolmen et la pierre trouée de Can Gol. Qui aurait pensé trouver ici, adossées à un temple de la consommation contemporaine, ces nobles traces de l’histoire des hommes, comme un avertissement : nous passons, occupés de choses vaines, mais le monde, lui, possède l’éternité.
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