04 Juin El Masnou
Clic clac
On approche El Masnou par un étroit couloir partagé avec la voie ferrée, qui sépare la mer des reliefs escarpés de la chaîne du littoral. C’est là que le village s’est glissé, unissant au fil des pentes et des années son noyau terrestre et l’ancien emplacement de ses maisons de pêcheurs, aujourd’hui occupé par l’imposant port nautique et de longues plages de sable doré au grain épais, le long de la belle promenade maritime prisée des Barcelonais en vacances. Ici, la mer est si prégnante qu’elle a même un musée !
Travelling avant
Cap sur le centre-ville, où règne l’église baroque, hélas brûlée et partiellement détruite pendant la guerre d’Espagne dont le clocher carré à trois étages, surprend. Non loin, la Mairie, néoclassique, arbore une façade ornementale en trois strates. Le portail voûté, en plein cintre, est flanqué de deux bas-reliefs en terre cuite. Les balcons et le toit sont bordés de balustres blancs qui confèrent à l’ensemble néoclassique une touche de Méditerranée. Les couleurs pastel des façades illuminent les rues.
Zoom
Lieu de villégiature prisé des citadins, la ville possède des bâtiments aristocratiques. La Maison du marquis del Masnou, sorte de château rose et beige, desservie par un escalier central, est protégée par deux tourelles cylindriques au toit pointu d’ardoise sombre. Un jardin luxuriant l’entoure, décoré de gloriettes d’inspiration moderniste. Justement, la maison du marquis de la Manguera, avec ses arcs outrepassés aux allures orientales, alliés à des fenêtres trilobées qui évoquent le gothique, est un modèle du genre.
Travelling arrière
Même veine pour l’asile des pauvres, rose et blanc cassé, qui a valu au Masnou le titre de « Vila benefica » de la part du roi Alphonse XIII. Le Casino, en réalité un vieux mas transformé, vaut surtout pour ses sublimes fers forgés et ses stucs, tandis que la vieille école, construite sur les seuls deniers de la ville, évoque une académie militaire. Hétéroclite, l’architecture de la ville présente malgré tout une étrange harmonie, comparable à celle des stations thermales du début du XXe siècle.
Flou artistique
Nous voilà au cimetière, une ville dans la ville bâtie en 1867, où les plus grandes familles du cru ont voulu leurs caveaux. Deux grands architectes, Bonaventura Bassegoda et Jaume Torres sont ici sublimés par de grands sculpteurs comme Frederic Marès ou Josep Llimona, pour donner naissance à une explosion minérale. La croix de la ville, sculptée en 1500, et une jolie chapelle octogonale, moderniste bien sûr, couronnent ce lieu étrange, véritable musée à ciel ouvert.
Contrechamp
Au milieu de la ville, une sorte de jardin des plantes, le Parc de Caramar, se laisse traverser par un gracieux petit train. Côté jardins, El Masnou a décidément beaucoup à offrir ! Le parc du lac de la propriété Bell Resguard, répond aux jardins de la Nymphe, ornés de la statue qui leur donne leur nom, deux miracles de la nature à peine domptée et de règne du vert tout près de la Méditerranée. El Masnou a su garder un charme un peu suranné, une sorte de patine. Une belle découverte.
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