Cette fois, ça y est, l’automne a pris ses quartiers, bien installé dans ses premières chaussettes, un poil narquois le soir venu, quand ses doigts frais nous arrachent un frisson et nous font fermer les fenêtres. Et beau avec ça ! Tout coloré d’ocres conquérants et de verts obstinés, ensoleillé et offert aux amoureux de la nature, aux inconditionnels des champignons, aux pas des chasseurs dans les premières feuilles mortes et les piquants des premières bogues tombées des châtaigniers. Côté mer, les plages vides s’ouvrent à la course des chiens et des chevaux, aux promenades au ras des vagues, aux derniers bains de soleil à l’abri de la tramontane. L’automne permet tout ! Déjeuner en terrasse sous un soleil plus pâle mais encore chaud, s’abriter de l’orage dans un château, un musée, un café chaleureux, s’élancer pour de grandes excursions sans les inconvénients de la grande chaleur ou des premières neige, écouter de la musique dans l’un des innombrables festivals d’arrière-saison, s’offrir des week-ends dépaysants à quelques dizaines de kilomètres pour prolonger la grâce des vacances… Une saison douce dans laquelle on rentre avec délices comme on remet un vieux pull, heureux de retrouver à l’occasion la danse du feu dans la cheminée, juste pour la beauté du geste… Allez, c’est le moment de s’affairer aux fourneaux et d’oublier les grandes salades frugales de l’été pour une nourriture roborative qui tient bien au corps. Le moment de retrouver spas et sources chaudes pour se laisser glisser vers des nuits plus longues, infiniment reposantes. En pente, douce, toujours.
Wilfrid Renoult
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