14 Mar Carlos Ruiz Zafon, sur les cimes du livre
Cet homme-là pèse plus de vingt millions d’exemplaires vendus aux quatre coins du monde en moins de dix ans. Né à Barcelona, Carlos Ruiz Zafon est l’auteur de la saga à succès « Le cimetière des livres oubliés ». Un écrivain hors normes. Un poids lourd de la littérature contemporaine.
Petit, il en rêvait. Il voulait devenir romancier et avoir du succès… Aujourd’hui à l’âge de 50 ans, il est au sommet de la gloire des lettres. Lui, le petit Carlos qui a grandi dans le quartier de la Sagrada Familia. Fils d’une mère au foyer et d’un père agent d’assurances, le petit Zafon est élevé dans un milieu populaire mais n’en oublie pas pour autant d’être curieux. Autodidacte, il se passionne pour la musique, les livres, les maths, la photo. A 8 ans, il pond ses premières historiettes. A 14 ans, il écrit son premier roman. Un pavé de 700 pages peuplé de monstres. Déjà sûr de lui à l’époque, l’impétrant l’envoie aux maisons d’édition barcelonaises. Son œuvre restera estampillée littérature de jeunesse. L’école l’ennuie. Carlos préfère collaborer à un magazine, il intègre aussi une compagnie de théâtre puis débarque dans le milieu de la pub au milieu des années 80. « Pubard » friqué, pris dans le tourbillon du business, il décide pourtant de tout lâcher. En 1993, il quitte sa ville natale et s’envole pour Los Angeles. Aujourd’hui, à 48 ans, scénariste et écrivain, il vit entre sa maison de Sarrià-Sant-Gervasi à Barcelona et sa villa sur la côte Est des USA. Un train de vie qu’il doit à sa saga du « Cimetière des livres oubliés » et surtout à l’immense succès de « l’Ombre du Vent », son premier roman pour adultes sorti en 2004. Un véritable phénomène traduit dans plus de 40 langues, publié dans une cinquantaine de pays et couronné de nombreux prix internationaux. Suivront dans la saga, en 2009 « Le Jeu de l’Ange », puis en 2012 « Le Prisonnier du Ciel ». Entre-temps, face à la déferlante d’aficionados, Zafon participe à la rédaction d’un guide de « Promenades dans la Barcelone de l’Ombre du vent ». Lire et aimer Zafon, c’est se sentir instinctivement attiré par Barcelone. Les lecteurs veulent voir les lieux décrits dans l’Ombre du Vent. Zafon est adulé. Naît alors sa « Trilogie de la Brume » (Le Prince de la brume, Le Palais de Minuit, Les Lumières de septembre). Carlos Ruiz Zafon ressuscite également « Marina », un roman isolé sorti en 1993 qui, en 2012, fera exploser les ventes en Allemagne avec 300 000 unités écoulées en seulement six semaines ! Amoureux des mots, scénariste des atmosphères à l’esthétique gothique et hautement expressionniste, Zafon s’érige comme ardent défenseur du livre papier. Pas assez pourtant pour sauver la mythique Catalonia, cette librairie barcelonaise fondée en 1924, lieu central de la fiction de Zafon. La Catalonia sur laquelle on pouvait lire « Le monde est gouverné par les livres » a dû fermer ses portes en janvier dernier… Pour laisser place à un fast-food. A l’américaine !
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