01 Avr Sitges, Amoureusement vôtre
Pourquoi Sitges est-elle si magnétique, si inspirante ? Au-delà de ses 26 plages et de ses 300 jours de soleil par an, la cité balnéaire brille d’une audace aussi rare que folle. Tête de pont de l’avant-garde artistique du début du XXe, Sitges persiste et signe : elle sera toujours cosmopolite, créative et ouverte à la diversité. Gayfriendly, soucieuse de son environnement, fière de son architecture, Sitges n’a jamais perdu son âme de village. Solaire et solidaire « per sempre » !
Sitges ! Voilà une cité qui sonne aussi bien qu’elle ne commence ! Par un « Si » qui dit oui et pose d’entrée le décor d’une ville si singulière et si solaire. Nul besoin de marketing territorial pour dire « Si a Sitges ». Il suffit de faire le plein des sens pour se laisser emporter par le délicieux coup de sifflet de cette destination qui jamais ne rimera avec hésitation. « Pourquoi Sitges ? » Il suffit de demander au premier autochtone rencontré et la réponse fuse : « Parce que Sitges ! » Plus qu’une évidence, une certitude et l’intime conviction que Sitges est unique. Simplement belle, humble dans ses contours, généreuse en son cœur. Sitges fait figure de candidate idéale à la carte postale du siècle. Pour autant le Sitgetà ou la Sitgetana se défend instantanément des clichés : « Sitges n’est pas un parc à thème. Sitges n’est pas Eurodisney ! » Qu’on se le dise.
Un vent de liberté unique
Et qui mieux que Santiago Russiñol, cet artiste aussi charismatique qu’emblématique, pour décrire cet « effet-Sitges » : « Alors voilà, mes chers amis (…) un jour j’ai découvert une terre bien plus ensoleillée qu’ailleurs. Où le ciel et la mer était bien plus bleus que nulle part ailleurs. (…) J’étais venu chercher des paysages, je suis reparti comme pris par attachement. J’étais venu voir la mer et j’ai trouvé une mer de gens honnêtes, la joie aux lèvres et le cœur sérieux. J’étais venu comme les papillons attirés par la lumière et je suis tombé dans le feu de l’amitié. Ce que nous pourront pas dire mes tableaux, je le dirai moi-même, haut et fort. Je le dirai avec l’enthousiasme du cœur. En France, ils peuvent être millionnaires, mais jamais ils ne pourront acheter une terre comme celle-là. Une terre où le vin est Malvoisie, où la côte est d’or, où le ciel est lumière et les femmes sont feu. Tout baigne ici dans une atmosphère de vie et d’amitié. » Né à Barcelone en 1861, peintre, écrivain, collectionneur, journaliste et dramaturge à la fois, Russiñol apparaît comme une figure incontestée du Modernisme Catalan. En choisissant d’installer son atelier à fleur de flots au Cau Ferrat de Sitges en 1893, il devient une figure-clé de la cité. Celui qui ouvre Sitges à l’esprit bohème et à l’avant-garde. Au Cau Ferrat, il transforme de modestes maisons de pêcheurs en joyau de la couronne de Sitges. Lors des Fêtes Modernistes qu’il organise, c’est toute la bohème internationale qui converge. « Russiñol a converti le Sitges des pêcheurs en épicentre artistique. On y vient de partout dans une ambiance de liberté et de tolérance. Les artistes homosexuels tels que Diaghilev, Nijinsky ou encore Federico Garcia Lorca tombent amoureux du lieu. Les familles bourgeoises de Barcelone envoient leurs fils homosexuels à Sitges en villégiature. Danse, théâtre, musique et littérature explosent sans limites. Un siècle plus tard, on n’a rien perdu de cet ADN, de cette ouverture d’esprit ! » témoigne Brandon Jones, activiste catalanophone de Sitges, auteur d’un documentaire sur « les 100 ans d’histoire gay à Sitges ». Et de rappeler que le premier bar gay en Espagne, le Comodin (encore actif) est né à Sitges en 1954 sous la dictature de Franco. Une époque durant laquelle la police excellait en expéditions punitives et autres fichages d’homosexuels. Une lutte contre l’homophobie, qui aujourd’hui est symbolisée par une sculpture en triangle rose, érigée en 2006 sur le Passeig Maritim. Premier monument du genre dans toute l’Espagne ! Le carnaval gay et les deux Bears Weeks continuent également d’entretenir l’effervescence d’une diversité à nulle autre pareille.
Une architecture venue des îles
Si Santiago Russiñol a fait office de déclencheur et d’accélérateur du changement des mentalités, il a dans le registre architectural, était suivi par les « Indians », également appelés « Americanos ». Des Catalans qui étaient allés faire fortune dans le Nouveau Monde et principalement à Cuba. à leur retour au pays, dans les années 1900, ils font construire de somptueuses villas à l’inégalable flamboyance. Sitges compte encore une centaine de joyaux architecturaux tels que la Casa Bonaventura Blai, la Casa de Manuel Jacas ou encore la Casa Pere Carreras i Robert. Et parce que ces prestigieux édifices ne sont pas seulement là pour la carte postale, certaines demeures ouvrent leurs portes au public. On compte ainsi plusieurs hôtels de style néo classique, éclectique, moderniste et rationaliste qui ont en commun ce charme d’époque. Parmi eux, l’Hotel Casa Vilella, les Hotels Medium Sitges Park, Romàntic et Renaixença, le Sitges Royal Rooms, l’Hotel El Xalet, l’Hotel La Renaixença et l’Hotel Sitges 1883. Portée par une offre hôtelière qui compte une cinquantaine d’hôtels dont plus de 60 % brillent de 4 ou 5 étoiles, Sitges joue dans la catégorie premium. Souvent situés en bord de mer ou à quelques minutes à peine de la plage, les établissements misent sans cesse sur l’avant-garde. Ainsi, le haut de gamme s’est-il invité au Dolce Sitges by Windham, au Melia ou encore au ME Sitges Terramar. Parfaitement consciente de ses attraits naturels et de sa proximité avec l’aéroport de Barcelone, la ville de Sitges capte actuellement une clientèle de « digital nomades » qui n’hésitent pas à venir télétravailler les pieds dans l’eau. Ravis de pouvoir jouir d’une offre culturelle assez incroyable dans une ville de 29 000 habitants. Pas un seul mois de l’année sans qu’un événement ne vienne illuminer Sitges. Entre le Carnaval qui fait partie des plus courus d’Europe, le Rallye de voitures anciennes, la Gay Pride et le Festival International de Cinéma fantastique de Catalogne, la cité blanc-bleu est entrée dans un cercle vertueux d’énergie et de dynamisme. Une réalité qui n’a pas échappé aux réalisateurs de cinéma et de spots publicitaires qui trouvent ici le décor parfait pour leurs tournages. Au-delà du vidéo clip « Ice Cream » du chanteur Mika, les prestigieuses marques Estrella Damm, Fanta, Coca-Cola, Chufi ou encore Frit Ravich ont puisé dans ce cadre idyllique les ingrédients de la séduction. Romantique par excellence, il n’est pas un hasard si Sitges célèbre chaque année 400 mariages, dont 25 % sont des couples étrangers ! Près de 90 entreprises consacrent leurs activités à ce segment de clientèle « in love », grâce à 18 lieux de cérémonie dont le superbe Palau Maricel, son cloître baigné de mosaïque bleue et son dédale de toits terrasses. Il faut croire que les vœux prononcés à Sitges sont rarement pieux puisque 60 % des visiteurs qui ont goûté à la beauté sitgetane y reviennent passer en moyenne 6 nuits. Une fidélité et un engagement que vient magnifier l’offre museistique. Avec 5 musées et plus de 13 000 œuvres d’art, Sitges porte en son cœur une pépite largement apte à titiller les cœurs. à commencer par le Cau Ferrat où sont conservés des tableaux du jeune Picasso, du Greco et de Ramon Casas.
La situation de l’édifice à flanc de roche avec vue sur la mer lui confère la valeur d’expérience suprême. Le Palau Maricel situé juste à coté comme la Fondation d’art contemporain Stämpfli riche d’une collection de 100 œuvres signées Arroyo, Canogar, Montroi, Klasse, Chevalier ou Brusse donnent une indéniable épaisseur culturelle à la ville. Sans oublier le musée romantique, berceau de la plus importante collection de poupées Lola Anglada d’Europe. Pour couronner l’expérience, on ne manquera pas de s’immerger dans le Centre d’Interprétation de la Malvoisie de Sitges, ce cépage historique hérité des Grecs. Trinquez au Blanc Subur, médaille d’or des vins DO Penedès ! Histoire de mieux savourer cette cité définitivement bénie des Dieux…
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