Voilà, bientôt les jours qui s’étirent si voluptueusement pour embraser le début de nos nuits, connaîtront un inexorable reflux comme si l’été renonçait d’avance. Pour l’instant, ils caracolent, quittant gaiement les longs week-ends de mai pour tracer vers la Saint-Jean, le point ultime de leur gloire. Nous commençons à nous attarder sur la plage, dès que possible et à risquer çà et là un plongeon voluptueux. Le long des crêtes, sur les sentiers escarpés, la chaleur, déjà, pèse sur les randonneurs. Elle piège les bachoteurs de la dernière heure qui s’endorment sur leurs livres. Elle plombera bientôt les marcheurs de la Trobada du Canigou, chargés de fagots, de souvenirs et d’amour pour la Catalogne. Juin est un temps suspendu, quelque part entre travail et vacances, sur les starting-blocks de la saison ou du farniente estival, une parenthèse ouverte sur le rêve que septembre, peut-être, viendra refermer.
Wilfrid Renoult
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