02 Avr ARTHUR CONTE : GRAND SERVITEUR DE L’ETAT
Journaliste, écrivain, historien, homme politique, président-directeur général de l’ORTF, Arthur Conte fut un grand serviteur de la France sans occulter ses racines catalanes et paysannes qu’il ne gomma d’ailleurs jamais de son accent rude et rocailleux.
Après des études de lettres classiques à Perpignan, puis à Montpellier, Arthur Conte devient attaché de préfecture à Carcassonne. Envoyé en Allemagne pour le STO en 1943, son attitude frondeuse lui vaut d’être interné dans un camp de représailles. Il adhère à la SFIO à son retour et en devient secrétaire départemental. Maire de Salses en 1947, il commence parallèlement sa carrière de journaliste dans Le Cri du Soir, et l’Indépendant, deux journaux locaux. Entre-temps, il est élu député SFIO, puis de nouveau député en tant que socialiste indépendant, avant de rallier l’UDR où il apportera un soutien sans faille à Georges Pompidou.
En tant que député, il fut vice-président de la Commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée Nationale puis Président de l’Assemblée de l’Union de l’Europe Occidentale en 1961 et 1962. En 1972, il se prononce en faveur de l’élargissement de l’Europe des Six.
Arthur Conte écrit en parallèle pour le Quotidien de Paris, Paris Match, Le Figaro, Les Nouvelles littéraires, France Soir et Jours de France. Homme lige de Pompidou, alors président de la République il est nommé président de l’ORTF. A ce titre, il confie à Marc Gilbert la direction de l’émission Italiques et ce dernier recrute Ennio Morricone et Jean-Michel Folon pour le générique. Il est également producteur pour FR3 de la série de télévision Histoires de France. Partisan d’une radio et d’une télévision indépendantes du pouvoir politique, il est destitué de son poste en 1973 pour avoir laissé se développer dans les rédactions de l’ORTF un esprit considéré comme hostile au pouvoir. Il soutient donc logiquement Valéry Giscard d’Estaing, lors de l’élection présidentielle de 1981, en signant l’ouvrage : L’Homme Giscard.
Arthur Conte fut un écrivain prolixe. On lui doit « Yalta ou le partage du monde », « Epopée mondiale du siècle », une série de « Premiers janvier » à savoir 1900, 1920, 1940, 1960 et 1980, « les dictateurs du XXe siècle », « les présidents de la Ve République », « Joffre », « l’épopée coloniale de la France », « Nostalgies françaises », « Au village de mon enfance », « un provincial à Paris », « Ma terre de toujours », « les bâtisseurs de la France de l’an 1000 à 2000 ».
Ce Catalan haut en verbe et en couleurs, était le père de l’écrivain et académicienne Dominique Bona et de Pierre Conte, président de Figaro médias.
Pas de commentaire