Calonge double et unique

01 Nov Calonge double et unique

Calonge et Sant Antoni forment un tandem magique, une destination plurielle qui allie patrimoine et nature, culture et activités sportives, pour le plus grand bonheur des grands et des petits.
Calonge : un nom doux comme un poème qui évoque des baies alanguies, des plages couchées dans les bras des rochers, des criques cerclées de pinèdes au vert profond. Cala llonga : la longue baie… Tout un programme…

Deux en un

Et Calonge tient ses promesses : le paysage est beau comme un condensé de Méditerranée, avec ses ocres et ses bleus incroyables, à peine froissé par les maisons blanches des deux villages proches. Car Calonge, c’est le deux en un, avec deux agglomérations bien distinctes : Sant Antoni de Calonge et Calonge, disposées comme un amphithéâtre, adossées aux montagnes, démesurément ouvertes sur le large. Il y a bien eu, autrefois, aux temps glorieux où la République se rêvait, une tentative d’émancipation de Sant Antoni, qui voulait s’appeler Llevanti de Mar ou Sant Antoni de Mar pour faire scission avec son aînée. La grande nuit du franquisme a fracassé ce rêve, comme tant d’autres… A l’échelle du temps, ce genre de détails s’estompe vite, et ici, le temps se compte en millénaires…

De terre et de mer

Aujourd’hui, le tandem fonctionne magnifiquement, beaucoup mieux sans doute que n’auraient fonctionné les deux villages séparés : à deux kilomètres à l’intérieur des terres s’élève le joli village de Calonge ; sur la mer, celui de Sant Antoni qui partage la large échancrure d’une baie enchanteresse avec Palamòs : autant dire que les richesses patrimoniales se partagent, entre le vieux village médiéval fortifié avec son château et son quartier ancien, et la ligne côtière avec ses antiques tours de guet. Et bien sûr, les richesses naturelles ne sont pas en reste : Calonge et Sant Antoni sont à la fois un paradis pour les randonneurs amoureux des collines et des fragrances de garrigue et de forêt méditerranéenne et une destination de rêve pour les inconditionnels de la mer et des sports aquatiques. Un tandem forcément gagnant qui a fait des familles son public attitré.

Aimée des dieux

Il faut dire que Calonge n’a pas attendu le XXe siècle. Elle est peuplée depuis la nuit des temps ! La preuve, les nombreux menhirs qui jalonnent la montagne, et notamment, le dolmen de Puigsesforques, un des plus grands mégalithes catalans, et sans doute le plus proche de la mer. Nos ancêtres avaient été séduits par ces lieux qui allient présence de l’eau douce et grands espaces boisés, giboyeux à souhait. Les Ibères n’ont pas tardé à faire le même constat que ces premiers hommes préhistoriques, comme le démontre le peuplement préromain de Castellbari, l’un des plus grands gisements de l’époque, qui remonte au quatrième siècle avant Jésus-Christ. Et pourtant… Pourtant, il faut croire que quelque chose prédestinait Calonge à devenir le sublime lieu de villégiature qu’il est aujourd’hui…

Un destin tracé

En effet, les Romains ont choisi ce point de la côte pour y installer ce que nous nommerions aujourd’hui une résidence secondaire : une villa d’été, doublée d’une belle propriété agricole qui déjà, cultive la vigne, si familière de nos côtes rocheuses, « la vinya vora el mar » chantée par Lluís Llach. Pour autant, le génie du commerce veille déjà et très vite s’installe ici une fonderie qui ne tarde pas à importer de toute la Méditerranée. Le destin de Calonge est donc tout tracé : tourisme, agriculture et commerce ! Cela n’ira pas sans quelques aléas historiques, toutefois, principalement dus aux envahisseurs venus de la mer…

Grâce aux Sarrasins

Car si tout commence par Calonge, c’est que Sant Antoni n’est alors qu’un simple village de pêcheurs qui n’y résident même pas, alors que le village intérieur, lui, compte déjà sur la carte de la Catalogne naissante. Dès le VIIIe siècle commence la construction du château de Calonge, dont vous pourrez admirer les murailles et les tours crénelées, notamment la tour carrée, au cœur même du village. Les comtes de Girona voulaient, en bâtissant cette forteresse, la plus grande du Baix Empordà, lutter contre les incessantes razzias sarrasines qui mettaient les côtes à feu et à sang et en ruinaient l’économie. Le château appartient aujourd’hui à la Generalitat de Catalogne et n’est pas visitable, mais son jardin et sa cour sont ouverts au public : ils vous permettront de plonger en plein Moyen Age en quelques pas.

Passé et présent : une même médaille

Côté Sant Antoni, nous devons aussi à la menace permanente des Maures la construction du chemin de ronde et de ses tours. Ce chemin fortifié enchantera vos promenades en bord de mer et vous permettra d’atteindre les criques les plus éloignées. L’Histoire est pleine de paradoxes ! Juste au bord de la mer, ne manquez pas la Tour Valentina, une tour sans porte à laquelle on accédait au moyen d’une échelle aussitôt retirée. Chose surprenante et peut-être unique, elle s’intègre dans un ensemble d’immeubles contemporains sans rien perdre de son charme. Un peu plus loin, près de la rivière, la tour Lloreta, une tour carrée partiellement en ruines. Ces sentinelles silencieuses sauront vous raconter les grandes peurs venues de la mer à travers les âges.

Rendez-vous avec l’histoire

Le centre historique de Calonge est une petite merveille avec ses ruelles et ses belles maisons renaissantes comme Can Savalls, construite en 1587 avec son linteau décoré d’une étoile de David qui semble indiquer qu’elle appartenait à une riche famille juive ou encore la Casa del Senyor del Mas avec ses belles fenêtres gothiques. Partout, des petits restaurants typés scandent les façades des rues étroites, et donnent au village une physionomie conviviale et cosmopolite qui donne envie de s’attarder… Les gens sont liants et l’accueil chaleureux, ce qui accentue encore le charme.

Dans la nature exactement

Envie de nature ? Parmi les innombrables parcours proposés le long du littoral et dans les collines, nous avons adoré le chemin des moulins, qui remonte le courant de la rivière de Calonge à partir de l’ancien pont suspendu aujourd’hui en ruines : des bassins de rétention, des biefs, des canaux, des bondes trahissent la présence de nombreux moulins qui fournissaient en farine non seulement la population locale, mais aussi les villages alentour. Vous pouvez aussi randonner à travers la Conca del Tinar qui serpente parmi les vignes et les chênes lièges, deux richesses matricielles du territoire, qui l’ont fait vivre tout au long du XIXe siècle. N’oubliez pas de faire un tour, au passage, au monastère de Santa Maria del Collet devenu un ermitage. Tout ceci, faut-il le dire se fait par des chemins balisés et se parcourt à pied, à cheval, à vélo.

Des plages douces

Mais bien sûr, quand on vient à Calonge, c’est aussi pour la mer. Quatre plages sublimes, superbement équipées pour les familles vous attendent : la plage El Monestri, qui prolonge la promenade maritime à flanc de montagne, la plage de Sant Antoni, en pleine ville, qui bat fièrement pavillon bleu, la plage de la Tour Valentina, séparée de la précédente par la rivière et surplombée par la tour qui lui donne son nom, la cala Cristus, une crique urbanisée et accessible depuis la route. Toutes ces plages ont des douches, des chiringuitos, des transats et des parasols. Elles restent idéales au soleil de l’automne finissant, pour une bronzette habillée ou une partie de volley dans la douceur des rayons adoucis et mordorés.

Les criques d’abord

Les amoureux de la Costa Brava le savent, l’âme de côte, ce sont les « cales » sauvages. Calonge n’en est pas économe : cala de roques planes, dont les rochers plats, lissés par la mer, invitent au repos, et qui possède une falaise trouée digne d’Etretat, la Foradada ; les criques du coin des hommes, du coin des femmes et de celui des curés (Sic : racó de les dones, dels homes i dels capellans), des appellations qui datent d’un temps où l’on se baignait séparément sur ordre express du maire ; les criques de la roca del paller (de la meule) ainsi nommées à cause de l’aspect de leurs amas rocheux et del forn (du four), qui doit son nom à la présence d’un ancien four romain et enfin, le Cap roig et sa crique. Il y en a pour toutes les envies…

Tous les sports en toutes saisons

Et évidemment, sports aquatiques et sports de plage vont de pair : patin à voile, kayak, plongée, natation, volley, etc. Ajoutés à la possibilité de pratiquer en pleine nature équitation et cyclotourisme, ils vous proposent une gamme complète d’activités sportives à forte plus-value culturelle qui enchanteront petits et grands. Ces derniers en profiteront pour se livrer à quelques dégustations de vins locaux, « de pagès » réservés à la consommation familiale ou, plus prestigieux, porteurs de l’appellation contrôlée « Vi de l’Empordà ». Calonge sait être ludique, instructive et distrayante.

Et en prime, la gastronomie

En cette belle fin d’automne, Calonge vous propose une réjouissance gastronomique de très haut niveau : le menu de la langoustine, présenté par l’Association des Restaurants de la baie, de fin octobre à la mi-décembre. Vous pourrez ainsi déguster une salade de champignons de saison, avec des langoustines de la baie, des calamars farcis façon Baix- Empordà, du vin du pays et un café… Une façon délicieuse d’avancer vers l’hiver…D’autant qu’en novembre vous attendent ici la Foire du Vin nouveau, et la festa Major de Calonge ! Au programme, des visites de caves et de caveaux, des journées gastronomiques dédiées à la cuisine au vin, des marchés artisanaux et des concours de cuisine, qui ponctuent la première semaine de ce mois automnal.

Voilà Calonge, à la fois double et unique, à la fois de terre et de mer, qui conjugue patrimoine et modernité, sens de la fête et accueil des familles, fièrement adossée au massif des Gavarres, arquée pour mieux recevoir la mer. Calonge qui a fait des tragédies de son histoire une leçon de vie et offre aux arrivants sa douceur d’être.