02 Oct Francesc Català-Roca
Il faut dire qu’il a de qui tenir ! Son propre père, Père Català i Pic était également photographe dans la bonne ville de Valls, dans le Baix Camp. Excellence et éclectisme seront les deux axes de sa vie. Dès 1938, à l’âge de 16 ans, il participe au tournage du beau film d’André Malraux, « l’Espoir ». En 1947, à 25 ans à peine, le voilà déjà à la tête de son propre studio. N’oublions pas qu’à l’époque l’argentique règne, la qualité de la photo se joue autant au tirage qu’à la prise de vues. Il travaillera inlassablement pour des revues prestigieuses d’abord comme Revista, Destino, Gaceta Illustrada ou le journal La Vanguardia. En parallèle, il poursuit une œuvre d’illustrateur, prêtant son objectif à une bonne centaine de livres documentaires ou de livres d’art. En 1949, il réalise un documentaire remarqué autour du thème « la cité comtale en automne » et obtient en 1950 le Prix de la Ville de Barcelona, à la fois dans la catégorie cinéma et dans la catégorie photo. La même année, il rencontre Dalí, puis Joan Miró. Son premier livre de photos sur la Sagrada Família est un succès.
Médaille d’or de la ville de Barcelone
En 1958, il tire d’énormes panneaux photos en couleur – assez incroyables avec les moyens de l’époque – pour l’Exposition Universelle à Bruxelles. Le célèbre galeriste André Maeght lui confie en 1965 une série de documentaires sur les peintres de son écurie : Miró, Chillido, Guinovart… Les honneurs pleuvent. En 1982, il obtient le Prix National des Arts Plastiques décerné par le Ministère espagnol de la culture. C’est la première fois que ce prix ultra-prestigieux est attribué à un photographe ! En 1984, son magnifique livre « Miró, 90 ans » séduit le Musée Picasso qui édite un livret de ses photos, intitulé Tauromàquia. En 1987, la Ville de Barcelone lui confie un documentaire sur la construction du Pavillon Van der Rohe sur la colline du Montjuïc, tandis que le Spanish Institute de New York présente une rétrospective de son œuvre. En 1992, la Generalitat de Catalunya lui décerne le Prix National des Arts Plastiques et également la plus haute distinction du pays, la Creu de Sant Jordi. Histoire de ne pas être en reste, la Ville de Barcelone lui décerne la Médaille d’or des mérites artistiques, sa ville natale, Valls, le fait citoyen d’honneur et la Fondation Miró lui donne le prix Ocell Solar. Lorsque Català-Roca s’éteint, en 1998, il a acquis une stature internationale. La rétrospective de son œuvre fait le tour du monde avec une halte à Perpignan en 2006, à l’initiative de Jean Casagran. Francesc Català Roca a laissé à ses héritiers plus de 350 000 photos, aujourd’hui versées aux archives du Collège d’Architectes de Catalogne.
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