02 Fév Passeport pour l’architecture militaire
Route des châteaux de frontière, Route des Templiers, lieux et sites de mémoire, les itinéraires balisés ne manquent pas, complétés par quelques initiatives privées judicieuses. Vous saurez tout des forteresses catalanes.
Des mises en réseau éclairantes, des manifestations artistiques de toutes sortes, des visites menées sous un angle inattendu, les idées ne manquent pas pour rendre votre découverte du patrimoine militaire catalan ludique et passionnante. À côté des innombrables propositions liées aux visites proprement dites, qui vont des séquences théâtralisées à l’utilisation de l’audiovisuel, des expositions temporaires (comme les miniatures militaires du château de Sant Ferran) aux galeries contemporaines installées in situ comme à Salses, existent au sud et au nord.
Au sud, routes et itinéraires
Routes et itinéraires sont autant de prétextes pour apprendre sur place la grande et la petite histoire. Côté Generalitat de Catalunya, la route des Ibères ouvre le bal et permet de découvrir l’apport défensif de cette grande civilisation, parfois occultée par l’ombre portée de Rome. Au programme également, la Route des Templiers, venus se réfugier hors de France pour échapper aux exactions diligentées contre eux par Philippe le Bel au début du XIIIe siècle, et la route de 1714, qui met en lumière tous les lieux où se déroulèrent les combats de la guerre de Succession d’Espagne, et notamment les châteaux impliqués. Chaque site est évidemment balisé, doté de panneaux explicatifs, et parfois ouvert à la visite. La route des « Castells de Frontera », dessine la frontière fluctuante qui séparait la Vieille Catalogne de la Catalogne Nouvelle reconquise sur les Maures, encore matérialisée par une série de châteaux forts : Montclar, Claramunt, Foradada, Isona, Verdú, Torrefeta et par la magnifique ville fortifiée de Montblanc.
Histoires de frontières
La cité est si belle que la légende veut que ce soit sous ses remparts que Sant Jordi ait terrassé le dragon et libéré la princesse. Il y a une dizaine d’années naissait enfin le réseau des Espaces de Mémoire, une appellation très consensuelle pour désigner un pan d’histoire encore à vif dans la mémoire collective, celui de la guerre d’Espagne. Le réseau intègre des refuges anti-aériens, des aérodromes de campagne et toute une série de bunkers, des terres de l’Ebre au Perthus. Cette institutionnalisation du patrimoine militaire lui rend toutes ses lettres de noblesse. Côté nord, la route Vauban permet de découvrir l’ensemble du patrimoine concerné par le crayon du plus grand architecte de son temps avec un balisage et des explications qui savent rendre la visite ludique. L’exploitation de la petite histoire, comme la légende de l’incarcération de Louis XVII au Castillet, joue à plein dans la mythification de ces espaces qui accueillent par ailleurs des expositions (Fort Bellegarde, Palais des Rois de Majorque) ou des démonstrations équestres (Fort Lagarde).
Visites du 3e type
A Mont Louis, le réalisme est total puisqu’une unité parachutiste s’entraîne encore sur place ! Le Palais des Rois de Majorque et le Château Royal de Collioure (qui porte aussi la mémoire des républicains exilés et incarcérés en 1939), tous deux, possessions du Conseil Départemental des Pyrénées Orientales, allient possibilité de visite et expositions d’art contemporain. Le Château de Salses, propriété de l’état aujourd’hui mise à l’encan, fonctionne également sur ce diptyque, opérant avec des visites de ses deux enceintes et l’organisation d’expositions et d’installations confiées par le Ministère de la Culture à des artistes d’envergure internationale utilisant les nouvelles technologies.
Forteresses et Bunkers
La fondation « Les Fortaleses Catalanes » impose, elle, un nouveau modèle plus résolument transfrontalier, plus aventureux aussi, en amenant les visiteurs en jeep et véhicules tout-terrain sur la frontière de l’Empordà, mêlant dans un même circuit le Fort de Bellegarde, le col de Panissars (grande guerre de 1793-1795 entre l’armée révolutionnaire et le Royaume d’Espagne) et les bunkers disséminés autour du point de passage (Guerre d’Espagne). Dans le même esprit, la fondation propose une visite de la formidable forteresse de Sant Ferran, et notamment de ses fossés et de son énorme citerne que l’on visite en zodiac, en passant sous d’immenses voûtes pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
Quel Patrimoine !
Plus conventionnelle, mais tout aussi divertissante, la visite « Nostàlgic Sant Ferran » permet de découvrir l’énormité de la forteresse, mais aussi ses collections d’armes d’époque et de maquettes. Au nord comme au sud, le patrimoine militaire, acteur et témoin privilégié des vicissitudes de l’histoire, fait l’objet de propositions structurées de la part des collectivités territoriales, des offices de tourisme et des médiateurs culturels. La variété et le renouvellement perpétuel de l’offre en font un élément d’attractivité majeur pour le public, notamment familial. Vue sous cet angle, l’histoire, c’est vraiment cool !
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