Torpeur des après-midi languides, empressement des bougies à éclairer des tables vespérales que le soleil déserte de plus en plus tôt, envie de prolonger les jours jusqu’au coeur de la nuit, pas de doute, l’été a atteint son zénith et commence sa descente en pente douce vers l’embrasement des feuillages, la chorégraphie des vendanges et la rentrée qui se profile et mobilisera bientôt petits et grands. Sur la plage, les ombres s’allongent et les reliefs se nimbent d’un halo opalescent. Les révolutionnaires, inspirés, avaient baptisé ces deux mois estivaux Thermidor et Fructidor, pour indiquer à la fois la chaleur et la corne d’abondance des jardins et des vergers, débordants de fruits juteux et de légumes luxuriants. C’est un temps de processions mariales sur les flots et de montées joyeuses vers les ermitages perdus. Un temps de festivals, de visites théâtralisées et de terrasses ouvertes. Ne perdons pas une miette de cette saveur de liberté particulière que les confinements nous ont ont léguée, Carpe Diem !
Wilfrid Renoult