16 Déc Romanyà de la Selva
Tout commence par une route ravissante, au cœur du massif des Gavarres maritimes, un monde de chênes lièges, de pins et de chênes verts plantés en forêt épaisse. On devine la proximité de la mer, sans que jamais elle n’apparaisse, cachée au fond des criques toutes proches : nous sommes à deux pas de Calonge.
Clic clac
C’est là que Romanyà se cache. Premier choc devant les pierres dorées des vieilles maisons, des mas cossus blottis autour d’une église romane de toute beauté dont la première pierre fut posée au Xe siècle. La nef en forme de croix grecque tremble encore au son de la cloche d’origine : XIe siècle s’il vous plaît ! Dans cet univers suspendu, il suffit de pivoter pour voir d’un côté la mer, de l’autre la ligne bleue des Pyrénées.
Travelling arrière
Tout respire un temps révolu, quand les gens d’ici vivaient de l’élevage, du liège et de rares vignes éparses comme les propriétaires d’El Refugi, une grande ferme intacte, devenue restaurant qui donne envie de laisser filer les jours en simple harmonie avec la splendeur tranquille du paysage.
Zoom
Un peu plus loin, un lotissement plus moderne, Vall Repòs : c’est là que l’écrivain Mercè Rodoreda, auteur de la célébrissime « plaça del diamant » est venue finir ses jours après des décennies d’exil. Devant sa grande maison blanche entourée d’un jardin méditerranéen luxuriant, El Senyal, une sculpture d’Antoni Delgado la représente lisant, tandis que s’envole une mouette.
Travelling avant
Ici, le temps se dilate, quelques minutes de marche et nous voilà devant la Cova d’en Daina, une sépulture préhistorique, parfaitement conservée avec sa chambre funéraire entourée de pierres plates levées et refermée d’une autre grande pierre. De nombreux dolmens disséminés dans la forêt témoignent de cette occupation précoce.
Flou artistique
Pas étonnant que les hommes aient toujours voulu vivre ici ! La forêt est émaillée de petits cours d’eau et de fontaines aux jolis noms évocateurs : font del prat (du pré) ; font dels castanyers (des châtaigniers), Font del llop (du loup) : partout, les mêmes bassins de pierres brunes patiemment bâtis encerclent le jaillissement de ces eaux précieuses.
Contrechamp
Un tour au petit cimetière où repose Mercè Rodoreda et enfin, un dernier coup d’œil du haut du Mirador de « les Mirandes », une vue sublime sur les vallées environnantes avec, pour souligner l’horizon, la ligne bleu foncé, ourlée de blanc des Pyrénées. En quelques clics, Romanyà a réussi à se rendre inoubliable.
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