03 Avr Sournia
Clic-clac
Il faut longer la vallée de la Désix pour monter vers Sournia, à la frontière du Fenouillèdes et du Conflent, sur l’ancienne frontière qui séparait autrefois Occitanie et Catalogne. Le village fut donné aux moines de Cuixà par le comte Senufred en 966, c’est assez dire la profondeur de ses racines ! Le village actuel est construit autour du Puch, une ancienne place templière. Il s’agit en fait d’un ancien oppidum gallo-celtique, un cercle presque parfait de vignes et d’oliviers au cœur d’une vallée âpre, minérale.
Travelling avant
En contrebas de ce Puch chargé d’histoire et formé de 52 maisons, dont 10 seulement sont encore habitées aujourd’hui, Sournia s’avère agréable et ombragé. Petite halte sur la jolie place centrale bordée de grands platanes que les gens d’ici appellent « l’aire », et où quelques villageois jouent à la pétanque. Le château, visiblement remanié à la Renaissance, garde encore quelques mâchicoulis qui laissent deviner sa puissance passée de forteresse frontalière. Tout respire la douceur de vivre.
Zoom
Coup d’œil sur l’église paroissiale baroque de la Nativité de Notre-Dame, ses retables du maître-autel et du Rosaire et sa belle croix processionnelle du XVe siècle, avant de prendre la route de Rabouillet où la fontaine du Pou alimente le village en eau potable, régule les réserves d’eau et préside à l’irrigation des jardins, aussi nombreux que luxuriants, malgré l’apparente aridité du paysage. Sournia disperse ses trésors en dehors du village proprement dit.
Travelling arrière
Oratoires et chapelles ne manquent pas sur ces terres à l’habitat autrefois dispersé en petits hameaux. La Chapelle Saint Michel est en fait une très vieille église composée de deux nefs d’époques différentes, d’inspiration mozarabe. Celle de Saint Laurent d’Arsa, non loin de l’ancien village aujourd’hui abandonné de Courbous, est une petite merveille. Enfin, Sainte Félicité, à quelques centaines de mètres du village, est un authentique joyau préroman. Une concentration de chefs-d’œuvre inattendue dans cette zone excentrée.
Flou artistique
Mais le plus insolite est à venir : à quelques centaines de mètres du village, la grotte du Méné ouvre sa roche, étrangement surmontée d’une cloche : un ancien curé du village y a fait installer une chapelle pour en faire un lieu de pèlerinage, à l’inspiration de Lourdes sans doute ! Ici processions et pèlerinages ont rythmé la vie paysanne pendant des siècles, comme en attestent les nombreux oratoires dispersés entre vignes et garrigues.
Contrechamp
En repartant, nous distinguons sur la colline des ruines éparses. Ce sont celles d’un ancien village aujourd’hui disparu, celui de Roquevert. Comme souvent sur ces terres, le tarissement des sources qui alimentaient les habitants est à l’origine de cet abandon déjà très ancien. Roquevert donne encore son nom au joli pont médiéval qui enjambe la Désix et que nous empruntons pour repartir. Vraiment conquis.
Bricker S
Posted at 16:46h, 15 juilletVotre reportage est tout à fait intéressant; cependant il y a quelques petites erreurs: la grotte se nomme “du Ménié”et la Chapelle Saint Michel de Sournia a des ouvertures en arc outrepassé et non de style mozarabe.
Voir l’abbaye de Saint Michel de Cuxa