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Le Maresme, moi, j’y crois !

03 Avr Le Maresme, moi, j’y crois !

Joaquim Arno est à la tête du dynamique Consortium de Promotion touristique du Maresme. Un passé d’élu local, l’expérience de hautes fonctions dans la sphère touristique et surtout, l’amour de cette comarca allongée entre chaîne littorale et Méditerranée lui ont dicté une démarche originale qui constitue la base même de la stratégie mise en place.

arno4CC : Bonjour Joaquim, si vous deviez me décrire la comarca du Maresme en deux ou trois mots, lesquels choisiriez-vous ?

J’opterais directement pour la diversité. Nous sommes bien autre chose qu’une longue plage proche de la capitale, même si j’ai coutume de dire que nous sommes un peu, toutes proportions gardées, le Long Island de Barcelone ! En réalité il y a trois Maresme : celui du nord, avec les grandes stations balnéaires, qui jusqu’à présent surfait beaucoup sur l’héliotropisme avec ses 55 000 lits et logements, le Maresme central, avec Mataró et son offre résolument culturelle, notamment autour du passé industriel et du Modernisme, puis enfin, le Maresme sud, le plus proche de la capitale, un peu happé par elle. Et puis bien sûr, un Maresme intérieur et rural, appuyé à la chaîne littorale avec ses petits villages, ses mas, ses maraîchages et un Maresme maritime, plus touristique et tourné vers les loisirs.

CC : Et tout ça réussit quand même à créer une identité de comarca ?

Oui, les gens du Maresme sont très attachés à leur comarca. Nous, au niveau du consortium, nous n’avons pas vocation à nous substituer aux politiques municipales, bien sûr. C’est même tout le contraire, nous sommes à leur service. Nous essayons de mettre en valeur chacune des politiques menées en proposant des routes, des calendriers, des concordances. Nous essayons de rationaliser l’offre par thème (par exemple les concerts d’été) ou par public (les enfants, les familles). Nous essayons de créer la surprise, d’être dans la complémentarité. Il y a La Roca Village et ses boutiques, certes, mais il y a aussi la gastronomie, l’une et l’autre sont importantes. Il y a les plages, bien sûr mais aussi l’architecture, et ainsi de suite. Il faut juste le faire savoir.

arno3CC : Concrètement, que fait le Consortium ?

Rires. J’en ai pris la présidence il y a seulement quatre mois, alors c’est encore un peu jeune, mais tout est sur les rails pour moderniser, dépoussiérer, rendre attractif. Notre objectif, c’est avant tout de générer de l’information, de l’actualité, de montrer qu’il se passe toujours quelque chose quelque part, que l’arrière-pays mérite le détour, que nous sommes complémentaires de l’offre de Barcelone. Mais aussi de gérer un calendrier sportif. Nous ne nous adressons pas qu’aux touristes !

CC : C’est-à-dire ? Votre outil travaille également en direction des gens du Maresme ?

Et bien par exemple, pour les gens de la comarca, nous avons négocié avec la Renfe un billet touristique qui leur permet de la parcourir du sud au nord, et d’en visiter les richesses en bénéficiant d’un forfait tout à fait avantageux. Souvent, les gens ne sont pas totalement conscients de leur propre patrimoine, de sa valeur et de sa variété. On a tous un peu tendance à aller systématiquement vers la capitale, alors que tant de choses sont à notre portée. Or, c’est par cette appropriation de notre propre territoire que tout commence. Ensuite, il y a les proches, les gens qui viennent des deux Vallés : heureusement, l’axe Granollers Mataró est un corridor important qui vertèbre cette partie de la Catalogne. Enfin, il y a les Barcelonais. Longtemps la bourgeoisie a possédé ici des résidences secondaires. Beaucoup se sont carrément installés, les liens existent depuis des décennies, notamment grâce au chemin de fer. Il était autrefois de bon ton de venir passer ses vacances sur notre côte. Et enfin, je n’oublie pas les touristes. Et là aussi, il y a deux sortes de cibles. D’un côté les visiteurs venus du reste de l’Etat espagnol et du sud de la France, de l’autre, les Européens du nord, sans doute plus exigeants en termes d’équipements par exemple. Nous avons de quoi contenter ces différentes strates avec des hôtels ultra-modernes et sur-équipés au nord, des gîtes ruraux et des appartements plus au sud, des hôtels de charme un peu partout. Et évidemment, des centaines d’activités à proposer.

CC : Et pour singulariser cette offre, quelles sont vos options ?

L’enracinement et la qualité. Et ça, ça passe par la cuisine et les produits du terroir. Par exemple, nous venons d’être choisis par le restaurant gastronomique Opera Samfaina qui ouvre au sein du Liceu pour lui fournir les produits du terroir, notamment le vin et les légumes. C’est une consécration, mais la comarca la mérite, elle a toujours eu la réputation d’être un verger et un potager sans égal, toute la Catalogne le reconnaît.

arno2CC : Oui, c’est la fameuse démarche kilomètre zéro, qui garantit au consommateur une extrême qualité des produits et déjà, leur fraîcheur.

Exactement. Nous avons la chance d’avoir ici de très grands chefs comme bien sûr Carme Ruscalleda mais aussi et surtout une véritable escadrille de chefs moins médiatisés qui créent une cuisine de proximité d’une extrême qualité. Cela nous permet de montrer que la cuisine naît du produit, et pas le contraire. Se nourrir c’est comprendre quelque chose à cette terre. Nous y tenons beaucoup. Le touriste d’aujourd’hui, en tout cas celui que nous visons, ne se contente plus d’un hamburger ou d’une pizza. Il ne cherche pas non plus comme cela a pu être le cas il y a quelques décennies, à retrouver ses habitudes. Il est curieux, et ouvert à l’aventure. Notre rôle c’est de l’encourager avec une offre plurielle et d’une qualité extrême. C’est tout le sens de notre mission.

CC : Joaquim, on vous sent extrêmement impliqué. Cette terre vous la connaissez bien. Quel a été votre parcours professionnel avant de prendre la présidence du consortium ?

Rires. Disons que je connais bien le problème de la promotion du Maresme pour l’avoir vécu des deux côtés. J’ai été le maire de Caldes Estrach après en avoir été Conseiller municipal dès 1996, puis j’ai été président des villes thermales de Catalogne et dans le même temps, vice-président des villes thermales espagnoles. C’est vous dire si l’importance des politiques liées au tourisme est au cœur de ma démarche : je crois à la puissance du marketing territorial. Nous avons deux marques, costa de Barcelona et Maresme. Nous devons trouver une symbiose optimale. Je suis très soucieux de ne jamais passer par-dessus les élus locaux et leurs actions individuelles, je connais leurs problématiques pour les avoir vécues en direct. C’est un équilibre délicat : il faut proposer toujours davantage de synergies, d’actions en commun, de communication globale, mais sans jamais faire obstacle aux actions individuelles, bien au contraire. Il est primordial que l’ensemble des acteurs du secteur touristique, au sens le plus large du terme, incluant la nature, la culture, les loisirs, le sport, l’agriculture, la pêche, la cuisine, soit convaincu qu’un outil commun de promotion et de rayonnement les rend plus forts et surtout plus visibles.

CC : Cet outil de promotion, qui repose évidemment sur quelques supports imprimés mais surtout, sur les nouvelles technologies de l’information, où le trouve-t-on ?

C’est très simple, nous avons un site costadebarcelonamaresme.cat. Nous ne cessons de l’alimenter en informations et en anecdotes. On est loin d’une mise à jour, il s’agit plutôt d’une démarche journalistique, plus vivante et plus ludique. Le Maresme, moi, j’y crois !

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