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MEILLEURS SOUVENIRS DE LA COSTA DAURADA

02 Avr MEILLEURS SOUVENIRS DE LA COSTA DAURADA

Chers lecteurs, Plurielle et mosaïque, la Costa Daurada ne se laisse pas déchiffrer de façon linéaire. Cap Catalogne a préféré vous envoyer une série de cartes postales à regarder et lire avec pour seuls guides la découverte et l’émerveillement.

Citadelle Ibère de Calafell

Ici vivaient bien avant l’arrivée des Romains, entre le VIe et le VIIe siècles av. JC, une importante colonie Ibère de la tribu des Cossetans, un peuple particulièrement avancé en termes de commerce et d’artisanat. Les fouilles ont permis de mettre à jour des fours, des silos, des ateliers, des maisons et un système défensif, qui s’étendent sur 3000 m². Le peuplement d’origine, enserré dans ses remparts hérissés de tours de guet a été soigneusement reconstitué sur ses propres fondations à l’aune des dernières recherches de l’archéologie expérimentale et même « meublé » avec des objets de fouilles, de façon à permettre une immersion réelle dans l’une des cultures les plus anciennes de la Méditerranée antique au moment où sa civilisation s’est confrontée aux armées romaines soit autour de 200 av. JC. Une visite ludique, hyperréaliste, idéale en famille face au spectacle grandiose de la mer.

Villa-musée Pau Casals

En 1908, Pau Casals achète les anciens docks de la plage de Sant Salvador à El Vendrell pour y construire une première maison d’été. Très vite, elle devient un lieu de villégiature pour toute une intelligentsia culturelle et musicale. Casals y fait ajouter des courts de tennis, un jardin, un potager, une maison des invités, puis fait agrandir la demeure d’origine par l’architecte Antoni Puig Gairalt à la charnière exacte entre Modernisme et Noucentisme. Il lui adjoint notamment la salle del Vigatà, pour installer la collection picturale de Casals, un florilège de peinture catalane du XVIIIe ainsi qu’à une jolie salle de concerts. Casals dut quitter précipitamment cette oasis en 1939 pour échapper aux franquistes. Depuis 1974, la Fondation Pau Casals, fondée un an après la mort du maître a fait de cette demeure somptueuse installée pratiquement au ras des vagues un musée consacré à la vie et l’œuvre du maître. Une véritable plongée dans la beauté.

Altafulla

Au-dessus du tissu serré des nobles demeures de pierre, construites pour la plupart au XVIIIe siècle, le château médiéval, érigé au XIe siècle, la Rectorie et l’église Saint Martin, se cachent au cœur de jardins luxuriants qui couronnent la colline et dominent la mer ourlée du blanc laiteux du quartier des pêcheurs. Ils referment le geste ample des remparts qui embrassent la ville close et son tissu serré de maisons qui grimpent à l’assaut de la butte, de placette en volée d’escaliers. L’énorme monument aux castellers de Martí Royo s’élance à l’angle d’une façade, les ruelles joyeuses accueillent de jolies boutiques et de petits restaurants, partout balcons et fenêtres débordent de fleurs et de plantes. Les Romains aimaient déjà cet endroit magnifique : un riche dignitaire y avait fait construire la Villa dels Munts, l’une des mieux conservées de l’Hispanie. La dimension résidentielle d’Altafulla ne date pas d’hier ! Enchantement garanti.

La platja del torn

C’est la plage la plus connue de l’Hospitalet de l’Infant. Y accéder n’est pas particulièrement simple : il faut en effet traverser la voie ferrée ou bien longer des criques aux contours tourmentés hérissées de rochers. La récompense, ce sont les nombreux miradors qui offrent des vues sublimes sur la mer. Le sable, assez grossier, présente une couleur assez sombre. Longue de plus de trois kilomètres la plage offre un espace de liberté à tous les amoureux des promenades iodées. Elle est adossée au camping Templo del sol qui fournit chaises-longues et transats, à partir duquel s’élance un chemin de ronde dans les odeurs de pin et de romarin. Autrefois, cet espace naturel protégé et isolé était un îlot prisé des pirates. Le tourbillon que décrivaient les eaux qui l’encerclaient aurait donné son nom à l’endroit, qui signifie « plage du tour ». Ici, le naturisme prend tout son sens de réelle harmonie avec la nature, dans un décor de rêve qui évoque le jardin d’Eden.

PortAventura World

On ne présente plus ce monde d’expériences et de sensations qui fidélise petits et grands. Les attractions s’organisent en plusieurs aires géographiques et historiques : Mediterrania, China, Polynesia, Mexique, Far West… à noter, l’énorme Dragon Khan, les vertigineuses montagnes russes, le Tutuki Splash, le Kontiki, le Shambhala et ses 76 mètres de hauteur ou encore l’Hurakan Condor… Dépaysement garanti, de la jungle de l’Océanie aux cités mayas. Une façon décidément ludique d’apprendre beaucoup en s’amusant follement. Juste à côté, l’espace Ferrari enchante tous les amoureux des moteurs avec ses attractions vertigineuses. Bien sûr, de nombreux restaurants proposent de prolonger le plaisir et font de PortAventura le parc d’aventures le plus plébiscité et le plus grand d’Europe du sud.

Le clocher de Valls

Cette tour gothique construite en 1556 flanque l’église Sant Pere. Elle hisse ses six étages vertigineux à 119 mètres du sol ce qui en fait le clocher le plus haut de Catalogne. Couronnée d’une flèche décorée de crêtes et entourée de pinacles, elle possède aujourd’hui quatre cloches, certaines ayant été fondues pendant la guerre d’Espagne pour fabriquer des armes alors que l’édifice était utilisé comme tour de guet militaire. Il retrouvait ainsi la fonction qui était la sienne pendant la guerre de succession d’Espagne. Chaque année, pour la Saint Pierre, un citoyen de la ville était désigné pour monter à ses risques et périls, accrocher un drapeau à partir du dernier étage, une tâche aujourd’hui facilitée par un escalier en bois, raide mais accessible. Le panorama à 360° sur les paysages tarragonais et les montagnes de Prades coupe le souffle, juste retour des choses puisqu’on entrevoit le clocher de Valls depuis Tarragone et Reus !

La Giralda de l’Arboç

Il était une fois un riche couple de Barcelonais que son voyage de noces en Andalousie avait émerveillé. Déjà mécènes du théâtre Romea de Barcelone, ils décident de s’offrir une maison de campagne pas comme les autres. Il s’agit en fait d’une merveille d’architecture mozarabe à savoir une réplique de la Giralda de Séville d’une hauteur de 52 mètres, à laquelle ils font adjoindre le fameux  jardin aux lions de l’Alhambra. Un zeste d’Alcazar éclaire les lieux de ses tonalités orientales avec la reconstitution du Salon des Ambassadeurs. Partout une débauche d’arcs outrepassés, d’arabesques, de vitraux ouvragés et de mosaïques proclame un art islamique iconoclaste, basé sur la stylisation des éléments naturels et la quête de la symétrie. L’ensemble a été réalisé à partir de photographies prises sur place. Les visites se font sur rendez-vous. N’hésitez pas, vous aurez vraiment l’impression d’être téléportés en Andalousie.

Prades, la ville rouge

La capitale des montagnes qui portent son nom est connue dans toute la Catalogne sous le nom de « Ville Rouge ». Maisons, restes de remparts, place à arcades, église gothique majestueuse, château, tours de défense et places sont pétris dans la même pierre sableuse couleur lie de vin, qui semble nimber le village d’une auréole rose. Ne manquez pas la fontaine renaissante sur la grand-place, un must ! Longtemps isolée, Prades a développé un art de vivre particulier qui attire tous les étés des centaines d’estivants et fidélise pour les week-ends randonneurs et amateurs de varappe autour de son offre de petits restaurants et de logements ruraux. Le cadre naturel, sublime, vaut à lui seul le détour. Offrez-vous une petite excursion à l’ermitage de l’Abellera pour contempler à perte de vue, les montagnes de Prades, cette sorte de forteresse minérale posée à quelques kilomètres à peine des plages de la Costa Daurada.

Reus capitale du Vermut

Longtemps, Reus a été la capitale de l’eau-de-vie, mais à la fin du XIXe siècle, elle a, à l’instar de la Savoie ou du Piémont, tiré profit des innombrables plantes qui peuplent ses montagnes pour marier leurs saveurs à celle du vin rouge ou blanc. Le vermouth a tellement embrasé la Catalogne, qu’il y est devenu synonyme d’apéritif. Ne dit-on pas de façon générique « fer vermut » (prendre l’apéritif) ? Aujourd’hui, pas moins de 8 marques prestigieuses vous attendent à Reus (Miró, Iris, Rofes, Yzaguirre, Cori, Olaves, Or del camp, Fot l’hi), devenue l’épicentre incontesté du savoureux breuvage, à déguster en terrasse ou au bar avec quelques tapes savoureuses en contemplant la beauté de la ville où Gaudí vit le jour. Plus qu’une boisson, le vermouth est en effet un véritable art de vivre. Vous en découvrirez tous les secrets autour d’une collection d’affiches, de bouteilles et d’étiquettes à la Maison du Vermouth.

Platja Els Muntanyans

Cette plage magnifique de 7 km de long relie Torredembarra à Creixell. Il s’agit d’une des dernières plages plus ou moins vierges de la Costa Daurada, un espace naturel protégé formé par la plage proprement dite et son sable doré, les douces dunes renflées où court une végétation d’épineux autochtones, et des marais d’eaux mixtes qui ont su conserver leur faune caractéristique et même donner naissance à une jolie lagune côtière peuplée d’anguilles et de poissons. Cet écosystème particulier, proche des zones humides des deltas de l’Ebre, du Llobregat ou du Ter, est l’un des mieux conservés de Catalogne. Pour le découvrir sans trop effaroucher les nuées d’oiseaux qui y nichent à l’année ou aiment à y faire escale, il suffit de suivre les passerelles de bois et les sentiers balisés. Le jeu du soleil dans les branches, le frémissement des eaux poissonneuses, le silence peuplé de vies multiples vous émerveilleront.

Mare de Déu de Montserrat de Montferrí

A la fin du XIXe siècle, les habitants de Montferrí avaient pour coutume d’aller en pèlerinage à Montserrat pour y remercier la vierge après la vendange. En 1925, le Jésuite Daniel Vivès décide de construire un sanctuaire dédié et demande à l’architecte Josep Maria Jujols, disciple de Gaudí, de concevoir le projet qui ne sera achevé que 73 ans plus tard, soit en 1998, pour cause de panne de financement. Le sanctuaire est aujourd’hui un des bâtiments modernistes les plus originaux de Catalogne, conçu comme un vaisseau dont l’étrave pointe au loin le monastère, suspendu à des arcs paraboliques dénués de murs qui allient base étroite et élan vertigineux. Son plan polygonal, juché sur une butte, présente un périmètre inégal en étoile constitué d’une vingtaine de segments. La flèche centrale, couronnée d’une croix, est d’une hauteur de 27 mètres. Elle est entourée de coupoles de tailles diverses qui rappellent le profil dentelé de la montagne de Montserrat. Une authentique merveille dans un jardin méditerranéen.

Cathédrale de Tarragone

Son histoire est à elle seule un manifeste historique. Santa Tecla, la cathédrale de Tarragone siège du puissant archevêché éponyme, a été bâtie en 1184 sur les ruines d’une ancienne basilique chrétienne construite sur celles d’une mosquée qui a pris la place d’un temple romain. Son plan latin, ses trois nefs et son transept surmonté d’une coupole octogonale en font un monument énorme. La cathédrale a conservé ses deux portes romanes et possède une rosace de toute beauté. à noter le retable d’albâtre polychrome du XVe siècle représentant la Vierge, Sainte Thècle et Saint Paul, le tombeau de l’archevêque et la jolie chapelle mariale. Le cloître gothique, arachnéen et gracile est particulièrement beau. Ne manquez pas, au musée diocésain, la collection de tapisseries flamandes et le retable signé du prince des peintres gothiques catalans, Jaume Huguet. La Semaine Sainte, avec son Sant Enterrament est le point d’orgue de la vie liturgique de Santa Tecla.

Ermitage de la Vierge du Rocher de Mont-Roig

Ils semblent se faire la courte échelle autour d’un piton sableux d’un ocre presque vermillon particulièrement érodé, couleur qui donne son nom à Mont-Roig del Camp. Les ermitages de la Vierge du Rocher et de Sant Ramon, invraisemblablement perchés, témoignent de la ferveur populaire. Le petit sanctuaire marial (1230) auquel on accède par une petite placette voûtée, est pour partie directement excavé dans la roche. Sa madone de bois noir, brûlée pendant la guerre civile, a beau être une réplique, le charme agit. La chapelle dédiée à Saint Ramon Penyafort, entièrement chaulée, offre sa blancheur en repère aux marins égarés. Ce sont d’ailleurs les marins de Cambrils qui, au XVIe siècle, auraient trouvé la statue du saint. Juchées à 294 m au-dessus du nveau de la mer, ces chapelles du vertige, servies par des marches de pierres et des ravins évocateurs comme le fossé des nonnes, sont incontournables et constituent un joli complément à la visite de la maison de Miró.

Parc Samà

Imaginez un parc rêvé par l’héritier d’une grande famille « indienne », c‘est-à-dire ayant fait fortune outre-mer, élevé au rang de Grand d’Espagne et doté du marquisat de Marianao. Ici à la charnière des XIXe et XXe siècle, modernisme et noucentisme se répondent en jardins luxuriants. Les parterres à la française côtoient une forêt poétique et abstraite de bananiers, de joncs, de glycines et de bougainvillées. 800 palmiers de toutes sortes rivalisent avec les chênes et les pins locaux dans une profusion botanique magnifique. Des pièces d’eau se déclinent en lacs, ruisseaux et cascades. Des grottes, des passerelles, des bancs et des rochers imitant la structure ligneuse du bois, conçus par Josep Fontséré i Mestres dans la plus pure tradition gaudinienne font de ce parc colonial un jardin enchanté et un haut lieu de promenade à quelques encablures à peine de la jolie station de Cambrils. Une jolie illustration des apports de la culture « indienne » des americanos.

Château musée de Falset

La capitale du Priorat, riche d’une histoire médiévale mouvementée et prestigieuse, possède un lieu culturel de tout premier plan à visiter en complément de la belle cave moderniste signée Cèsar Martinell, de la grande place pentue et des ruelles pittoresques. Il s’agit d’un espace muséal intégré dans son ancien château qui propose une découverte historique, interactive et immersive du territoire à partir d’une sélection de pièces de fouilles et d’objets qui couvrent une chronologie très large, selon des thématiques précises : l’appréhension de la mort dans la préhistoire, le commerce entre Ibères et Romain, la naissance du fief féodal de Falset avec ses ducs et ses princesses, et enfin les guerres plus modernes, de la guerre de succession à la guerre civile. Un espace est réservé aux expositions temporaires qui permettent d’approfondir tel ou tel aspect. Une visite passionnante sublimée par la beauté de l’architecture.

Siurana : céleste

Sur une sorte de plateau de pierre calcaire sombre et feuilleté se dresse le tout petit village de Siurana, blotti autour de son église et de son château. Ici, la reine maure traquée par les chevaliers de la reconquête tint tête la dernière dans son bastion musulman. Désespérée par l’avancée des catholiques elle préféra sauter du haut de la falaise avec sa jument blanche, là où s’étend aujourd’hui le vaste lac de barrage qui peint de turquoise une partie de la plaine. L’empreinte des sabots de l’animal est encore gravée dans la roche. Paradis des amateurs de varappe et des randonneurs, Eden des peintres amateurs, des photographes et des poètes, Siurana est une terre promise pour tous ceux qui rêvent d’embrasser l’horizon. Du haut de la falaise, à une altitude de 730 m, la vue est proprement éblouissante et mérite à elle seule votre visite.

 

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