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SANT PERE PESCADOR, DUNES ET PLURIELLE…

03 Juin SANT PERE PESCADOR, DUNES ET PLURIELLE…

Entre pommiers et mer Méditerranée, posé à fleur de sable au cœur de la Baie de Roses, Sant Pere Pescador offre un cadre idéal pour des vacances en famille. Un village authentique à taille humaine avec ses sept prestigieux campings tout confort reliés par une réserve naturelle d’exception. De pierre et d’eau, de vert et de bleu, au fil des sentiers balisés, l’horizon ouvre sur un paysage de dunes sauvages. Choisir Sant Pere, c’est la garantie d’un séjour hors du temps. 

C’est un curieux village. Il y a quelque chose de surprenant ici. Sant Pere Pescador est aussi discret que puissant. Rien qui interpelle au premier regard. C’est plat, couvert de champs et d’arbres fruitiers. Et pourtant… »  Derrière le comptoir de son restaurant, Edgar entretient le suspense. à Sant Pere Pescador, il y aurait donc une Face A et une Face B plus marquée qu’ailleurs. Il suffit de creuser le « sillon » pour comprendre. « Grâce aux vergers bien irrigués et notamment grâce à la pomme, les propriétaires terriens ont fait fortune d’où l’incroyable pouvoir économique de Sant Pere. » Le patron du restaurant « Ratpenat » (chauve-souris en catalan) a toujours cru en la bonne étoile de « son » Sant Pere. Un village de 2000 habitants seulement et toute son âme. Ses petites rues piétonnes que l’on arpente tranquillement , ses vestiges de muraille que l’on goûte avec curiosité et ses habitants que l’on croise comme des amis d’un jour à venir. Il flotte ici un air de rien, entre la Plaça Major, l’église du XVIIe siècle, la boucherie de « tota la vida », la boulangerie pétrie d’un autre temps, enfournée sous ses belles voûtes catalanes. Sant Pere exhale une forme de rondeur des jours à peine contrariée par les prix piquants des annonces immobilières qui brillent en vitrine des agences. à Sant Pere, les locaux vont à pied. D’un pas qui dit le temps pour soi. Les touristes eux, préfèrent le vélo souvent électrique pour profiter au maximum des environs.

Sant Pere Agricultor ! 

Pourtant rien de bourgeois ni d’ostentatoire malgré les effets sonnants et trébuchants de la pomme. On reste discret, sans se forcer. Du bout des lèvres, on apprendra qu’un des grands magnats des supermarchés espagnols est propriétaire d’une maison de village en vieilles pierres. Lui qui, incognito, fait son marché le mercredi sur le parking face au Club Nautique qui compte 150 anneaux. Lui qui a ses petites habitudes parmi la douzaine de restaurants du petit village de l’Alt Empordà. Si Sant Pere compte autant de tables pour si peu d’habitants, c’est à cause ou grâce à ce pont qui enjambe le Fluvià… Un pont trait d’union avec « l’autre Sant Pere ». La Face B de Sant Pere, c’est ce « vert pomme » à perte de vue par lequel on serpente pour arriver à la plage. Parce que Sant Pere Pescador s’est définitivement transformé en Sant Pere Agricultor ! L’ancien port de pêche a disparu et laissé place à de fertiles terres irriguées constellées de pommiers, d’arbres fruitiers et de peupliers. Si la « pomme d’aquí » surplombe le territoire depuis des temps immémoriaux, c’est depuis les années 30 qu’elle joue la Golden et fait briller Sant Pere d’une activité à forte rentabilité. Plantés de part et d’autre du Fluvià, ces pommiers ont la particularité de baigner dans une réserve intégrée au Parc des Aiguamolls (les marais). Il s’agit là de la seconde zone humide la plus importante de Catalogne, après le Delta de l´Ebre.

Le temps des étangs, marais et lagunes

Jadis ces marais s’étendaient sur toute la plaine de la baie de Roses et se dressaient comme une île sortie des eaux. Mais dans les années 70, les marais se sont considérablement dégradés,  les zones humides de l´Empordà ont peu à peu disparu sous la pression d’une urbanisation excessive et de la construction d’installations touristiques en tout genre. En 1976, à la faveur d’une campagne populaire, la récupération de ces espaces est enclenchée. Jusqu’à leur classement en site d’intérêt national, puis parc naturel en 1987. Le parc compte aujourd’hui trois zones de réserve naturelle intégrale : l’île de Caramany, les Llaunes (lagunes littorales saumâtres) et les étangs. Au total, il se déploie sur 4 866 hectares, délimité au nord par la Muga et au sud, par le Fluvià. Tamariniers, joncs marins et salicorne viennent fleurir le paysage.

Faune et flore

Quant à la faune, elle compte une grande quantité de reptiles comme la tortue d’eau, le seps strié et le serpent d’eau. Les amphibiens ne sont pas en reste. Grenouilles et tritons marbrés se disputent l’espace avec les poissons sous l’œil des mammifères tels que lapins, belettes, blaireaux et daims. Les insectes et les espèces les plus emblématiques des zones humides sont aussi omniprésents, tout comme les oiseaux au rang desquels les canards, hérons cendrés, aigrettes et pique-bœuf. On peut aussi voir planer les busards, observer les cormorans se sécher le plumage et admirer l’élégance des oiseaux échassiers comme les grues, les flamands et les illustres cigognes, réintroduites dans le parc dans les années 80. L’effort de récupération des derniers Aiguamolls de l’Empordà a aussi entraîné la réintroduction d’autres espèces, comme la poule sultane et la loutre. Pour profiter de ces espaces grandeur nature, l’office de tourisme de Sant Pere propose plusieurs itinéraires balisés. Le plus long, à faire pied ou à vélo, affiche une distance de 3,2 kms sur le sentier naturel de la rive droite du Fluvià. Plusieurs postes d’observation jalonnent le parcours. Idéal pour traquer du regard le colvert ou le martin-pêcheur sur l’ilot de Caramany. Plus court, sur 2,5 km, le sentier dit « Mig de Dos Rius » commence au parking de la Réserve du même nom aménagée avec tables et bancs en bois. Entre roselière et prairie, sur la rive gauche du Fluvià, ce circuit comprend le « Chemin de la Loutre », un projet lancé en 1995 dans le but de réintroduire la loutre dans le parc naturel. Une passerelle en bois mène à la fin du circuit et débouche le long de l’embarcadère de La Llissa, le Fluvià Nàutic et  l’embouchure. Troisième option de balade : le sentier bien-être et silence « Les goles del Fluvià » sur un petit kilomètre et demi à pied seulement. Le départ se trouve tout près de l’ancien Cortal de Can Martinet. Ici les indications données sont une invitation à des pratiques sensorielles simples de méditation, de prise de conscience, de yoga, de respiration consciente, d’introspection, de créativité et de réflexion. En fonction du paysage et de l’atmosphère, le but est d’accéder à un état de détente et de communion avec soi-même et avec la nature. Le circuit n’est pas circulaire et se termine au bord de la mer. La mer et la plage de Sant Pere, c’est un peu la consécration ! Sept kilomètres de sable fin et un paysage d’une absolue beauté où les dunes jouent à saute-mouton. Sauvages, authentiques, parsemées d’herbes folles de liberté. Pas de béton. Rien qui n’entrave la vue et l’infinie sérénité. Ideal pour la baignade ou la pratique d’activités nautiques.

Naturellement, le secteur du Cortal de la Devesa, de Can Nera et de Can Martinet sont branchées planche à voile et kite surf. Les autres tronçons du Riuet, de Cal Cristià et de Can Sopa et de la Gola invitent au farniente. Impossible dans un tel décor de bout du monde de deviner qu’en arrière-plan sept des campings les plus prestigieux d’Europe ont trouvé refuge. Totalement intégré au paysage, le septuor a élu domicile sur le cordon littoral dès 1963 pour La Gaviota. Las Dunas a suivi en 1968, l’Aquarius en 1971, Las Palmeras en 1973 et la Ballena Alegre en 1976. Un demi-siècle de tourisme essentiellement familial, toujours respectueux de l’environnement et soucieux des bonnes pratiques de préservation de la nature. Sans sa plage sauvageonne et ses dunes intactes d’un côté et ses fidèles touristes de l’autre, Sant Pere perdrait ses bonnes ondes et sa magie.

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