Vall del Madriu-Perafita-Claror, la vallée andorrane, patrimoine de l’Humanité !

31 Mai Vall del Madriu-Perafita-Claror, la vallée andorrane, patrimoine de l’Humanité !

Dans le sanctuaire vert des Pyrénées, nichée au cœur de l’Andorre, se trouve une merveille de la nature et un testament vivant de l’harmonie entre l’homme et l’environnement : la Vallée du Madriu-Perafita-Claror. Ce trésor, protégé par l’Unesco, représente bien plus qu’une simple réserve naturelle. Il incarne la quintessence d’un paysage culturel où chaque pierre, chaque cours d’eau et chaque pente raconte l’histoire des générations qui ont modelé cette terre tout en vivant en symbiose avec elle.

Bien plus qu’un espace de randonnée en Andorre, cette vallée-là c’est le luxe de la nature doublé d’un « must do » culturel ! Non seulement elle fait partie des trois Parcs Naturels de la Principauté mais elle est, depuis 20 ans, classée au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco dans la catégorie des « paysages culturels » ! Authenticité est probablement le mot qui définit le mieux la Vallée du Madriu. Comme dans l’ensemble du pays, le respect pour l’environnement y relève quasiment du sacré. Sur une étendue de 4 247 hectares, cette vallée illustre un équilibre délicat. Ici, la riche faune d’Andorre coexiste avec une flore d’une splendeur inouïe, témoignant de la diversité biologique exceptionnelle de cette région. La main de l’homme, loin de perturber cet éden, a au contraire enrichi sa biodiversité à travers des pratiques agricoles, pastorales et sidérurgiques durables, transmises de génération en génération. La Vallée du Madriu-Perafita-Claror offre un panorama de paysages variés, des sommets enneigés où le silence n’est rompu que par le vent, aux prairies verdoyantes parsemées de lacs d’un bleu profond, où la vie sauvage prospère loin des regards. Chaque pas dans cette vallée est une découverte, un voyage à travers le temps où la nature et l’histoire humaine s’entremêlent. Les pratiques de l’agriculture et de l’élevage, héritées des ancêtres, continuent de façonner le paysage de la Vallée. Ces traditions, loin d’être de simples vestiges du passé, sont vivantes, vibrantes et essentielles à la conservation de la biodiversité et à la gestion des ressources naturelles de la région. Les champs et les prairies, entretenus par le travail acharné des agriculteurs et des bergers, maintiennent l’équilibre écologique et offrent un spectacle de couleurs et de vie qui change au fil des saisons. Le réseau de sentiers qui sillonne la Vallée invite à l’exploration et à l’aventure, offrant aux randonneurs des vues imprenables sur des paysages à couper le souffle et des rencontres inattendues avec la faune locale. C’est un paradis pour les amateurs de plein air, où la randonnée se transforme en une expérience immersive dans un monde où la nature règne en maître. Ses 19 itinéraires « nature et culture » ont propulsé la vallée au rang de « meilleure randonnée des Pyrénées ». C’est dire ! On compte en effet trois itinéraires de randonnée de faible difficulté, trois de difficulté moyenne et sept difficiles auxquels s’ajoutent la boucle du Coronallacs et quatre itinéraires à thèmes : biodiversité, sidérurgie, cabanes de berger et didactiques. La diversité biologique de la Vallée est exceptionnelle, abritant 30 espèces de mammifères et presque 90 espèces d’oiseaux. Les visiteurs auront ainsi l’opportunité unique de croiser le chemin d’isards agiles, de mouflons robustes, ou encore d’observer le vol majestueux d’aigles royaux, dans un ballet naturel qui se déroule sous leurs yeux. Unique en son genre, cette vallée témoigne d’une gestion des ressources et d’une harmonie sociale séculaires, partagées entre quatre des sept paroisses de la Principauté : Andorre-la-Vieille, Encamp, Escaldes-Engordany et Sant Julià de Lòria. Sa partie supérieure offre un paysage unique composé de falaises escarpées et vertigineuses, d’alpages et de somptueux lacs. Plus en aval, la Vallée du Madriu se rétrécit jusqu’à une courte gorge au milieu de laquelle coule une rivière. Les bois remplacent petit à petit la roche. Signalons que la vallée secondaire, nommée Perafita-Claror, rejoint la Vallée du Madriu depuis le sud-ouest de l’Andorre. Cette vallée ne serait pas classée « meilleure randonnée pyrénéenne » sans offrir un chapelet de lacs ! Le site bénéficie d’un système lacustre exceptionnel, le plus important d’Andorre et l’un des plus beaux des Pyrénées. Les randonneurs, meilleurs juges en la matière, peuvent ainsi découvrir plus d’une trentaine de lacs, parmi lesquels le lac de la Nou et son extraordinaire beauté, ou encore le somptueux lac Blau. De nombreuses sources froides et cristallines complètent également le bassin versant.

Le seul endroit de la Principauté sans routes et sans voitures ! 

En arpentant les chemins et sentiers qui dessinent harmonieusement le site, on note la forte présence de traces liées au pastoralisme ainsi qu’une forte et vive culture montagnarde andorrane. L’occasion rêvée de découvrir des habitations d’estive, des cabanes d’été pour les bergers, des centres agricoles de moyenne et haute montagne. Et pour prolonger cette délicieuse expérience de marche en altitude, cinq refuges de haute montagne vous attendent. Feu de cheminée garanti dans chacun d’eux ! Vous l’aurez compris, la Vallée du Madriu-Perafita-Claror est un microcosme d’une valeur universelle exceptionnelle qui illustre la façon dont l’homme a tiré parti des ressources montagnardes durant les derniers millénaires. Il faut savoir qu’il s’agit là du dernier endroit du pays à ne pas disposer de route ! Pas de route, pas de voiture, pas de motos. Seulement des itinéraires balisés et des chemins de traverse. Nature pure. Silence absolu. Ici le système de communication est fondé sur un réseau de sentiers partiellement et superbement pavés, ainsi que sur les vestiges d’une activité sidérurgique particulière : la forge catalane.

Un paysage constellé de « bordes », anciennes cabanes de bergers

Partout, des traces d’occupation humaine qui expriment de manière singulière la parfaite symbiose et le précieux équilibre entre la terre et les hommes, entre leurs ressources et leurs besoins.  Parmi celles-ci des « bordes » ou petites cabanes au toit de pierre voûté, dont certaines sont encore utilisées par les bergers. Mais également des ruines d’orris, anciennes étables et fromageries, flanquées d’une grange où l’on entreposait grain et foin. Des paysages de carte postale, des sensations de bout du monde sauvage. Marcheurs du dimanche ou randonneurs aguerris trouveront ici leur bonheur.

Personne ne résistera à son charme

Sans oublier les amateurs d’escalade ou d’alpinisme. La Vall del Madriu-Perafita-Claror est un terrain de jeu idéal entre pics, crêtes et rocs. Le Boulder de Coll Jovell reste le spot préféré. La zone d’escalade, située à 1 620 m d’altitude offre de petites parois granitiques, larges de 6 à 18 m, avec un total de 41 voies ouvertes. Les Agulles d’Engolasters voisines présentent 17 voies équipées de pitons à expansion par la Fédération Andorrane d’Alpinisme. Pour ceux qui sont branchés Via Ferrata, celle du Roc d’Esquers est un incontournable. La durée de son ascension se situe entre 1 h 45 et 2 heures. La descente, par contre, se fait en une heure et emprunte un pont tibétain. Entre nature et culture, excursions et ascensions, vert d’eau et vert forêt, la Vall del Madriu est une ensorceleuse née. Personne ne sait y résister. Ici, le merveilleux demande simplement une révérence.