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ENRIC GISBERT : COM EL VALLES NO HI HA RES !* RIEN DE TEL QUE LE VALLES

03 Avr ENRIC GISBERT : COM EL VALLES NO HI HA RES !* RIEN DE TEL QUE LE VALLES

Enric Gisbert est le président du Syndicat des Hôteliers du Vallès Oriental. A ce titre, il entend bien relever le défi de doper le tourisme en toutes saisons et de faire connaître sa comarca à l’extérieur. Rencontre avec un homme engagé, amoureux de sa terre.

CC : Bonjour Enric, vous êtes à la tête d’un groupement d’hôtels. Cela signifie que vous chapeautez tous les types d’hébergement ?

Non, je chapeaute 22 hôtels de toutes catégories. Il y a bien un ou deux gîtes ruraux avec nous, mais ils disposent de leur propre structure. Nous représentons à la fois des franchises internationales comme Ibis par exemple et des hôtels privés et familiaux répartis sur toute la comarca.

CC : Cette comarca, somme toute assez peu connue en tant que telle, comment la voyez-vous ? Qu’avez-vous envie de mettre en avant ?

Je dirais que le Vallès Oriental s’articule autour de trois icônes majeures : le Parc du Montseny et ses paysages grandioses, le centre commercial de La Roca Village, qui reste l’outlet le plus important du sud de l’Europe, et enfin le Circuit automobile de Catalogne, très connu au plan international. C’est notre triangle magique.

CC : Et il permet d’attirer des clients de toutes typologies en toutes saisons ?

En tout cas, c’est notre but absolu : développer l’intersaisonnalité. Ce n’est pas un maigre challenge, vous savez ! Mais il est clair que pour passer plusieurs nuitées dans le Vallès Oriental, il y a les randonneurs et les familles en quête de verdure et de tranquillité, les accros du sport automobile et évidemment, les clients de La Roca Village, bien que ceux-ci aient souvent tendance à repartir le soir-même. Cette intersaisonnalité est vitale pour la survie et le développement de nos structures, d’autant qu’ici, ni l’hiver ni l’été ne sont cardinaux, nous n’avons ni pistes de ski, ni plages…

CC : Et puis il y a la proximité de Barcelone…

C’est un autre axe. Résider chez nous, c’est pouvoir loger souvent à un tiers du prix barcelonais, pour les mêmes prestations, moyennant vingt petites minutes de transport, quarante au maximum. C’est pour nous un appoint non négligeable, notamment quand la capitale organise de grands congrès ou de grands événements internationaux qui ne lui permettent plus de loger l’afflux de touristes. Nous attendons beaucoup des restrictions apportées à Barcelone, aux logements chez les particuliers. La solution pour loger moins cher, c’est évidemment, comme dans toutes les capitales du monde, d’accepter de s’éloigner un peu…

CC : Donc, la difficulté, c’est de vendre la comarca en tant que telle ?

Je dirais que nous avons un gros déficit de notoriété. Au niveau local, les choses s’arrangent un peu, on commence à bien communiquer sur les atouts de la comarca, mais au niveau international, tout reste à faire. Je crois par exemple énormément au développement de la clientèle française de proximité, qui vient de Toulouse, de Montpellier, parfois de Marseille. Les gens qui viennent faire leurs courses à La Roca ne peuvent pas repartir tout de suite, c’est trop loin. Il faut donc les fidéliser. Nous sommes en train d’étudier avec le centre commercial de La Roca, une sorte de Pass, de Ticket global qui proposerait en parallèle du shopping, une découverte du Vallès Oriental et encouragerait les gens à ne pas reprendre immédiatement l’autoroute.

CC : Oui, vous avez de gros atouts, il faut le faire savoir par des campagnes publicitaires…

En dehors de tout ce que je viens de mettre en avant, nous avons la proximité relative de la mer et des paysages de montagne incroyables. Et avec ça, un patrimoine moderniste, roman et romain remarquable : des églises, des monastères, des ponts, des thermes. Franchement, le Vallès gagne à être connu. D’ailleurs, en juillet et août, nous avons déjà une vraie clientèle de touristes. Ils viennent parfois en première instance pour fuir les prix de la côte et de Barcelone, mais nous les fidélisons année après année. Nos établissements offrent des prestations très complètes et très correctes qui correspondent pleinement aux standards internationaux. Ça compte.

CC : Donc, ce dont vous avez besoin, c’est d’un travail de marque…

Par exemple, nous possédons les vins d’Appellation d’Origine Alella. C’est le vignoble labellisé le plus petit de l’Etat espagnol, et ses vins sont remarquables, à la fois légers et subtils. Ce pourrait être, à l’instar du Montseny, un marqueur identitaire fort. Mais il demande à être développé.

CC : Dans vos hôtels, il y a toujours un restaurant ?

Oui, à une exception près, nous offrons le gîte et le couvert, c’est essentiel à l’économie du système et au confort des résidents.

CC : Et la cuisine que vous servez est de quel type ? Internationale ? Standard ? Catalane ?

Je dirais largement d’inspiration catalane et méditerranéenne avec la volonté bien sûr, de servir autant que possible des produits locaux, achetés à des producteurs d’ici. Nous sommes tout à fait conscients que la gastronomie est extrêmement importante dans la fidélisation des clients et dans le pouvoir d’attraction de nos offres de séjour. Nous aimons servir de la tomate rose, des haricots blancs del ganxet, c’est-à-dire des haricots en forme de crochet qui n’existent qu’ici, ou encore des calçots ! Ça fait partie de notre arsenal de séduction et cet arsenal s’appuie sur l’identité du territoire.

CC : Vu du nord, le Vallès Oriental est connu pour son caractère industriel et sa proximité de Barcelone qui semblent en faire une zone péri-urbaine…

Bien sûr, il y a de l’industrie chez nous, en tout cas beaucoup de services, mais ce n’est vraiment pas la caractéristique première de notre territoire en dehors de quelques zones bien délimitées ! Ici de tout temps, les riches Barcelonais sont venus chercher la nature, ou prendre les eaux thermales de La Garriga ou de Caldes de Montbui pour échapper à la ville et aux usines ! Au contraire, le Vallès Oriental est à la fois un jardin et un terrain de jeux. On y soigne sa santé en faisant de la marche dans le Montseny et en bénéficiant de structures de balnéothérapie ultra-performantes dans nos stations thermales, on s’y amuse en s’offrant des pointes d’adrénaline autour du circuit de Montmeló, et on s’y fait plaisir en achetant de grandes marques à prix cassés dans le plus grand outlet du sud de l’Europe. Alors, si je rajoute le patrimoine bâti et les efforts faits pour proposer des itinéraires de découverte, des randonnées fléchées, des attractions de toutes sortes pour les enfants et le tourisme familial, franchement, le Vallès Oriental, ça vaut le détour !

CC : C’est un message que vous faites passer aux Français du sud et aux Catalans du nord : com el Vallès no hi ha res ?

Je voudrais surtout leur dire que chez nous, il n’y a ni la neige, ni la mer. Nous sommes donc opérationnels et ouverts en toutes saisons, et servis par un climat méditerranéen plutôt clément. A tout ça, nous rajoutons une solide tradition d’accueil, une gastronomie authentique, des établissements confortables et des prix très raisonnables. Le tout à deux pas de Barcelone, très bien desservi par le réseau routier et ferré. Tous les atouts de la modernité et des zones urbaines, dans des paysages magnifiques avec, en supplément d’âme, notre envie d’accueillir. Qui dit mieux ? Donc, ce que je veux leur dire en priorité, c’est qu’ici, dans le Vallès Oriental, nous les attendons et nous saurons leur réserver l’accueil qu’ils sont en droit d’attendre !

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