Après les chaleurs écrasantes de l’été, nos automnes respirent une incomparable douceur. Celle des températures, bien-sûr, encore clémentes, mais surtout celle de la lumière dorée qui semble éclairer de l’intérieur les feuilles jaunes des feuillus, les feuilles rouges de nos vignes. La terre semble avoir avalé le soleil pour mieux le retenir. Dans les garrigues et les sous-bois, les champignons éclosent comme autant de fleurs tardives parmi les bogues des châtaigniers et les fougères. C’est le moment de cuisiner le gibier et de faire dorer de grandes poêlées de cèpes, de rovellons ou de morilles. Celui, aussi, de songer à la castanyada, arrosée de vin de l’année comme il se doit. Un moment idéal pour sillonner le pays, parcourir les montagnes encore vierges de neige, visiter les trésors du patrimoine. Juste avant les premiers froids, juste avant de se laisser tomber – tout schuss – dans l’hiver.
Wilfrid Renoult
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