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Rencontre avec Anaïs Demaison et Denitsa Ikonomova

30 Mar Rencontre avec Anaïs Demaison et Denitsa Ikonomova

Anaïs, thurinoise de choc, est l’épouse de l’acteur et humoriste François-Xavier Demaison. Avec son amie, danseuse et chorégraphe, Denitsa Ikonomova, étoile de « Danse avec les Stars », elles nous ont reçus dans le décor chaleureux d’un mas traditionnel perdu entre Thuir et Millas.

Cap Catalogne : Bonjour Anaïs, on peut parler de retour aux sources, non ?

Anaïs Demaison : Oui, c’est tout à fait ça. Je suis une thurinoise pur jus, une fille des Aspres et j’ai ce pays chevillé au cœur. Comme beaucoup de jeunes ici, je suis allée construire ma vie professionnelle ailleurs, à Paris, mais toujours avec une petite musique qui me disait de revenir. Pour moi il était très important de faire partager mes racines à mon mari (le comédien François-Xavier Demaison) et à ma petite fille (qui du haut de ses cinq mois assiste à l’entretien). Je précise d’ailleurs que même si nous faisons pour l’instant pas mal d’allers et retours entre ici et Paris, Louise sera scolarisée ici, c’est important pour nous, ça va lui permettre d’avoir des racines et je sais à quel point c’est essentiel pour se construire. Avec François-Xavier, j’ai eu la chance que ça marche au-delà de ce que j’aurais espéré. Maintenant, il dit qu’il a trouvé son pays. Et il le prouve !

CC : Vous avez créé Pellicu-Live ensemble. Racontez-moi…

AD : On a créé le festival avec Stéphanie et David Garcia de La Frontera Production. Ensuite, Fabrice Lorente nous a rejoints. On a eu envie de regrouper tous nos amis et de les faire venir ici. C’est vaste parce que vu nos activités nous avons des relations dans à peu près tous les champs du spectacle vivant et du cinéma, alors il n’était pas question de se contenter d’une discipline, bien au contraire. C’est un festival libre, ouvert qui ne cesse de tisser des passerelles, parce qu’il obéit à une logique de troupe de théâtre en itinérance avec un côté auberge espagnole. Tout le monde y vient avec ce qu’il a à proposer. Je viens de l’événementiel, j’ai ma propre agence, donc créer des rencontres improbables me passionne. Et comme rien n’est plus fédérateur que la nourriture, on a tout naturellement associé la gastronomie parce que nous sommes de bons vivants. Le festival et nos produits sont des ambassadeurs de choc pour le territoire, l’idée c’est surtout de ne pas les séparer mais au contraire de les conjuguer pour multiplier l’impact. On a donc du cinéma, de la scène et de la cuisine en lisière de saison. Franchement, on est heureux que le succès soit au rendez-vous parce que ça veut dire qu’ils ont compris notre démarche.

CC : Vous n’avez pas eu peur que l’événement devienne énorme et vous dépasse ?

AD : Pas du tout, nous avons pris le parti de limiter le public à 2000 personnes pour cultiver une dimension familiale à taille humaine. On est ravis de voir que la sauce prend, on envisage même de rallonger un peu la durée, mais pas de changer la recette de base.

CC : Vous avez réussi à fédérer de belles énergies locales…

AD : Oui, et c’est vraiment ce dont je suis le plus fière. D’abord on a su convaincre la ville de Thuir qui nous aide énormément et met à notre disposition l’incroyable espace de la villa Palauda. C’est fantastique de pouvoir s’appuyer sur une collectivité territoriale et derrière elle, sur les énergies de tout un village. Outre La Frontera Productions, l’association Cinémaginaire nous accompagne pour nos projections cinématographiques. Les master-classes favorisent une belle proximité créant ce lien étroit, presque familial entre le public et nos artistes. C’est essentiel pour nous. Il faut que Pellicu-Live soit d’abord un rendez-vous affectif. Et nous, on le veut intergénérationnel, décontracté et qualitatif. 

CC : Et la gastronomie ? 

AD : Vous savez c’est simple, on reprend exactement le concept d’une émission de télévision. Sur scène, le chef cuisine en choisissant au hasard des marmitons dans le public. à côté, un cuisinier local applique la recette. à l’arrivée tout le monde déguste des plats délicieux, 100 % kilomètre zéro bien sûr. Tous nos amis grands chefs répondent présent comme Gilles Goujon, Pierre Augé, Julien Hermida ou Juan Arbelaez. L’an dernier on a même proposé des boles de picolat revisitées. Le public adore. Pour nous c’est idyllique : on vit à grand échelle la vie qu’on a choisie et qui correspond à nos métiers. C’est beaucoup de travail mais c’est un conte de fées.

CC : Vivre dans les Aspres, c’était une évidence ?

AD : évidemment. Quand on grandit dans ces paysages, tellement méditerranéens, on sait que de toute façon on y reviendra. Ce mas est probablement une ancienne écurie, ma fille et mes chiens (au nombre de quatre) y sont libres et heureux. Ma mère est là pour assurer le lien précieux entre les générations.

CC : Vous nous recevez avec votre amie Denitsa que le public connait bien sûr en tant que danseuse mais aussi en tant que membre du jury de Danse avec les Stars… 

AD : Denitsa est un phénomène, elle a 800 000 followers sur les réseaux sociaux ! Bien sûr on collabore artistiquement, mais la raison de sa présence ici est toute autre. Nous avons ensemble un gros projet sur la protection animale, elle va vous en parler…

CC : Bonjour Denitsa. Vous êtes donc une Bulgare qui a vécu au Canada et en France et se retrouve au cœur de la Catalogne… Racontez-nous…

Denitsa Ikonomova : Là, je me repose à la suite d’un petit accident au genou. Pas génial pour une danseuse. Mais il se trouve que cela me donne quelque chose de très rare dans nos métiers… du temps ! Depuis des années, Anaïs et moi militons pour la cause animale. On est allé voir tous les refuges du département avec l’objectif de les aider à lever des fonds grâce à l’événementiel et à notre notoriété. évidemment il fallait créer une structure, une association. Elle est née et elle s’appelle « La Brigadoune », disons que c’est une brigade de bonnes volontés au service des pattounes (Rires)…

CC : Pourquoi ici ?

DI : Grâce à Anaïs bien sûr mais surtout parce que les gens sont sympas et accueillants, je suis tombée amoureuse de cet endroit, pour une nomade comme moi c’est important.

CC : Comment se structure votre action ?

DI : D’abord avec l’aide de l’Idem (l’école supérieure des métiers créatifs) on a réalisé une série de petits films pour montrer aux gens la réalité des refuges, ensuite on envisage des concerts, des rifles, et même des concerts dans les refuges dont les bénéfices seraient répartis par la suite afin d’aider tous ceux qui font un effort pour nos amis à quatre pattes.

CC : On résume. Au début il y a une très belle histoire d’amour entre Anaïs et François-Xavier et elle donne lieu à un festival pluridisciplinaire unique qui a su séduire tout de suite le public. Ensuite, il y a une solide histoire d’amitié nouée il y a des années à Paris, et une sensibilité commune envers les animaux…

AD : Oui. Et tout ça se réalise ici, sur mes terres dont je souhaite qu’elles deviennent un peu celles de tous les gens qu’on y invite. Et ça ne se limite pas à Thuir, j’assure aussi la programmation des Flocons de l’Humour aux Angles ! Pellicu-Live, les Angles, les Brigadounes et… Louise, ma fille (rires), j’ai de quoi m’occuper, mais ce pays me donne toute l’énergie dont j’ai besoin.
DI : Je confirme… On est à fond !

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