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CORNEILLA DEL VERCOL

30 Juil CORNEILLA DEL VERCOL

Clic clac

Le long de la nationale qui relie Elne à Perpignan, à quelques encablures de la voie ferrée, il dresse ses formidables murs de cayrou sur une butte abrupte qui rompt avec la plaine étale. Tout autour les maisons se blottissent comme dressées sur leurs pierres avec leurs fenêtres hautes qui semblent guetter la silhouette, au loin, du Palais des Rois de Majorque. Le château de Corneilla-del-Vercol en impose, il donne envie d’aller voir ce village qu’il abrite si jalousement et qu’on devine préservé.

Travelling avant

Première surprise, pour arriver au village on traverse une rareté dans ce pays de vignes et de maraîchage : des prairies grasses, vertes, où paissent quelques vaches et des chevaux. Il faut dire que Corneilla est un fief équestre. Le châtelain n’était autre que le champion d’équitation Pierre Jonquères d’Oriola ! Cette végétation inattendue n’est pourtant pas due à la proximité d’une rivière, l’ancien bras du Tech étant tari, mais à l’Agulla de mar qui poursuit son bonhomme de chemin jusqu’à l’étang de Canet.

Zoom

Partout, des mas, fidèles à leur ancêtre commun, la villa romaine de Cornélius, qui a donné son nom au village. Tous ou presque possèdent des fontaines ou des puits dont un magnifique puits artésien, celui des Bassettes de la Font. Entourés d’arbres, construits en cayrou, ils portent jusque dans leurs noms cette obsession ancestrale de l’eau : casot de l’aiguablava, casot de la bassette. La vigne et les vergers sont partout et dessinent avec les prés, un paysage riant, clément, qui respire la douceur.

Travelling arrière

Ici régnait autrefois une immense forêt de rouvres, la Berchale, qui a donné son nom au village. La route court vers une petite chapelle qui présente une façade carrée, une porte en plein cintre surmontée d’un œilleton et que couronne un joli clocheton. Elle est flanquée d’une maison d’habitation qui souligne sa vocation d’ermitage. Il s’agit de Notre-Dame du Paradis, construite au XVIIIe siècle. Le cadre bucolique, la sobriété de l’architecture appellent à la sérénité.

Flou artistique

Les lotissements encerclent le cœur du village, lui-même divisé en deux zones selon le côté du château dont on parle : la Pallera ou El Barri. L’architecture homogène porte la marque du plan médiéval quand les hobereaux de Corneilla existaient encore, avant que la lignée ne s’éteigne et que leurs biens ne soient donnés à l’hôpital des pauvres de Perpignan. L’église, mentionnée dès 1087, a été restaurée en style néogothique. Elle abrite quelques belles statues et une magnifique croix de procession.

Contrechamp

Dernier coup d’œil vers le château construit entre le XIVe et le XVe siècle avec ses tours d’angle quadrangulaires et sa jolie galerie à arcades. Il paraît né pour illustrer la notion de résidence-forteresse, à la fois beau et redoutable, voué à son destin de sentinelle entre Via Domitia et chemin de Charlemagne. Il semble en réalité veiller sur bien plus que le territoire : sur la mémoire des pierres et l’authenticité rurale d’un village décidément à part.

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