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Mataró, la vie en capitales

03 Avr Mataró, la vie en capitales

Un peu plus de 100 000 habitants et à 40 km à peine de Barcelone, apparemment Mataró a tout d’une banlieue et aurait pu tomber dans le syndrome de la cité-dortoir. Il n’en est rien. Bien au contraire, Mataró jouit d’un statut de petite capitale !

Mataro4Une foule technicolor

En déambulant dans les rues du centre-ville, de belles allées arborées sur lesquelles boutiques plutôt chics et terrasses animées alternent en joyeux chatoiement, la première chose qui frappe le regard, c’est la diversité des visages et des tenues. La population vient des cinq continents, et pourtant, la catalanité est partout ! Aux balcons, dans le parler chantant des commerçants, et d’une certaine façon, dans l’air !

Merci aux Andalous

Pourtant, Mataró est une ville d’immigration, et ce, depuis deux cents ans. Depuis que les premiers Andalous se sont établi autour des usines textiles, massés dans leurs villages neufs, mais sans infrastructures, isolés et misérables, et ont apporté leur sueur et leur rage de vivre, au rêve de prospérité partagée. Ils ont laissé la marque de la culture ouvrière, des associations de flamenco, des amicales, mais se sont pleinement intégrés, au point de devenir indiscernables.

Un avenir touristique

Aujourd’hui, les usines d’autrefois sont devenues des lieux culturels, notamment dévolus aux arts plastiques ou à la mémoire des activités d’autrefois. Le secteur des services dame peu à peu le pion aux industries chimiques encore présentes, et contre toute attente, Mataró est en train de devenir une destination touristique prisée de ceux qui veulent le tout en un : les vacances, la mer, la montagne et la ville !

Trois en un

Pourtant, le flux des immigrants, parfois simplement étudiants ou résidents européens en quête de soleil, souvent travailleurs venus du Maghreb, continue. Et Mataró prend dans ses bras ces nouveaux venus : elle n’a pas son pareil pour leur donner l’amour de la Catalogne ! Il y a donc trois Mataró : le centre magnifique, patricien, aux grandes demeures modernistes, la zone côtière, avec ses plages, sa promenade maritime et ses ports de pêche et de plaisance, et enfin, le Mataró ouvrier aux modestes maisons alignées.

Mataro2Une ville à vivre

Commencez donc par les terrasses de café, les commerces, les marchés. Vous allez adorer cette impression étrange d’être dans une grande ville, sans être pressé par le temps. Ici, vous pouvez déambuler tranquillement, vous laisser littéralement couler entre les stands des marchés, parler avec les gens comme si vous étiez encore dans un village du Maresme ! C’est le grand charme de Mataró : avoir su conserver une échelle humaine et conviviale.

Du temps pour soi

La promenade maritime, belle et dégagée, va conforter cet étrange dépaysement : vous êtes devant la mer, des plages douces s’offrent à vous, à quelques mètres, et pourtant, vous êtes encore au cœur de la ville. Ne manquez pas un vermut en terrasse : le Maresme, c’est ça, une sorte d’élégance, de dolce vita, à quelques minutes à peine de Barcelone.

Une ville jardin

Juste derrière la promenade, un vaste jardin accueille les promeneurs sous ses frondaisons. En été, il est le cadre des fêtes du feu et de l’eau. Si vous avez envie de profiter des premières chaleurs printanières, en pique-niquant sous les arbres, c’est un endroit de rêve, très prisé des habitants qui y passent volontiers un moment à lire, où à promener les tout-petits. Et devant, à quelques mètres, toujours la mer…

Le chant de la mer

Un des secrets du dynamisme de Mataró reste son port de pêche, déjà actif au temps des Romains qui y importaient des amphores et du vin, il y a plus de deux mille ans. A l’heure où la lumière se pare de reflets d’or, à partir de 16 heures, rendez-vous au bout de la jetée. Vous assisterez à l’arrivée des bateaux, au ventre chargé de poissons et de crustacés, puis à la criée. Ultramoderne, informatisée, elle semble obéir à un mystérieux rituel. Profitez-en, pour contempler les poissons frais dans les cagettes et le ballet des restaurateurs et des acheteurs !

Soleil de nuit

Ville oblige, Mataró ne s’éteint pas avec la nuit. La musique s’invite dans les cafés et les restaurants. Il s’agit de tenir la dragée haute à l’immense voisine et à son offre culturelle pléthorique. Le pari semble fou et pourtant, c’est un coup gagnant. Visiblement les gens d’ici, d’où qu’ils viennent, aiment leur ville ! Musiques arabo-andalouses, indiennes, rumba catalane, chansons catalanes, jazz, classique, à Mataró tout est possible ! La reine du Maresme, fardée de khôl, espadrilles aux pieds et castagnettes à la main, est à la fois une mère nourricière et une redoutable séductrice. A mille lieues de la cité-dortoir, elle écrit la vie en capitales. Et en catalan.

mataro3Le savez-vous ?

Le front de mer de Mataró est long de quelque 2,2 km et offre quatre plages de sable granitique, dont les plages de Callao et el Varador qui disposent du précieux label Q pour qualité touristique. Espaces sportifs et équipements sont au rendez-vous, ainsi que les guinguettes et restaurants. Une vraie vie de loisirs, à savourer tout en travaillant. Ça fait envie, non ?

La Reina del Maresme

Les musiciens de la ville ont écrit un titre en hommage à sa beauté « Reina del Maresme » (la Reine du Maresme). La pièce, écrite sous forme de rumba catalane, en clin d’œil à l‘importante communauté gitane de la ville, est devenue un véritable hymne au vivre ensemble. On la doit à Johnny Salazar, Ivó Oller, Petete Malla et Joan López. Visiblement, à Mataró, les artistes sont heureux. C’est bon signe.

Une ligne mythique

La première ligne de chemin de fer de Catalogne – et donc, de toute la péninsule ibérique – relia Barcelone à Mataró, dès la moitié du XIXe siècle, un véritable précurseur des lignes de banlieues, du RER et du métro ! Proverbiale, la ligne a même inspiré des chansons populaires, comme « El tramvia de Mataró » ! Rien d’étonnant à ce que le musée du chemin de fer y ait posé ses valises !

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