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Granados

01 Juil Granados

Il est, entre Albéniz et Casals, le plus célèbre des musiciens catalans : surdoué, visionnaire et inventif, ce pianiste du début du XXe siècle a laissé des œœuvres immortelles mais aussi une méthode pour son instrument.
Enric Granados, l’autre Catalan universel

Si la peinture et l’architecture catalanes figurent en bonne place au Panthéon artistique universel, la musique n’est pas non plus en reste, avec le pianiste et compositeur Enric Granados i Campiña (Lleida, 1867 – Canal de la Manche, 1916). Cet enfant prodige à qui l’on doit, entre autres, l’opéra « Goyescas », fut aussi l’inventeur d’une méthode de pédale pour le piano et fonda à Barcelone sa propre école, l’Académie Granados. A quinze ans, il remporta le premier prix de la célèbre institution catalane pour pianistes, l’Académie Pujol (qui avait également consacré Isaac Albéniz), pour l’interprétation d’une sonate de Schumann. A partir de là, il jouera dans les principales salles de la Catalogne, de l’Espagne et même jusqu’à la Maison Blanche, pour le Président des États-Unis. Mais bien avant cela, la disparition prématurée de son père le contraignit à jouer dans des cafés-concerts afin d’aider sa famille (dix personnes), dont il était un des fils aînés.

Il compose brillamment à seize ans !

Parallèlement, il écrivait ses premières compositions. A noter que ses célèbres « Danses espagnoles » datent de 1883. Très vite, son mécène, propriétaire de grands magasins, l’encouragea à monter à Paris. Quand il revint de cette étape artistique obligée, il avait vingt-deux ans ; il était devenu un grand pianiste et put se consacrer entièrement à la composition. Il dut attendre néanmoins la quarantaine avant de connaître la consécration avec son opéra « Goyescas ». En 1916, il effectue un voyage à New York pour assister à la première américaine de « Goyescas ». Les représentations sont un succès. Au mois de mars, sur le chemin du retour, il embarque avec sa femme à bord d’un navire qui fait la liaison de Londres à Barcelone. Le 24 mars, le bateau est torpillé par un sous-marin allemand et le couple périt noyé.

Une grande amitié avec Casals

L’activité musicale de Granados coïncida avec le triomphe du Modernisme (Art Nouveau Catalan). Son harmonie raffinée était au service d’une esthétique romantique, avec des influences de Schumann, de Listz et de Chopin aussi. Sa musique toujours élégante et son jeu de piano sobre séduisirent autant le public que les critiques de l’époque. Granados prit part à l’effervescence culturelle barcelonaise des années 1900, fréquentant nombre d’écrivains. Il fut aussi très proche de Pau Casals, lequel adapta pour le violoncelle ses « Goyescas ».

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