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Pierre Jonquères d’Oriola

11 Jan Pierre Jonquères d’Oriola

Catalan pure souche, Pierre Jonquères d’Oriola reste l’une des grandes légendes du sport équestre français. Le natif de Corneilla del Vercol a remporté cinq titres olympiques. Seul cavalier de l’histoire à avoir obtenu deux médailles en or !

Il n’y aura pas eu meilleures vendanges olympiques en pays catalan !

Malgré les deux médailles d’or moissonnées aux derniers J.O. de Sotchi par le biathlète catalan Martin Fourcade, la légende Pierre Jonquères d’Oriola n’a toujours pas été égalée… Né en 1920, à Corneilla del Vercol, au sein d’une famille de riches propriétaires terriens, anoblie sous Louis XV, « Pierrot » est décédé en 2011 à l’âge de 91 ans. Aujourd’hui encore considéré comme l’un des champions les plus brillants en saut d’obstacles. Car plus que le respect et l’admiration, son palmarès donne le vertige : 500 victoires en 25 ans de carrière ! Cavalier hors norme, il reste celui qui décrocha cinq titres olympiques. D’abord une médaille d’or aux J.O. d’Helsinki en 1952, sur Ali Baba, il continuera à décorer sa caverne d’une nouvelle médaille d’or, en 1964 aux J.O. de Tokyo. Une distinction qui fut qualifiée de « bijou de famille avec monture » car Pierre Jonquères d’Oriola fut lors de ces Jeux le seul à remporter le si précieux métal. Il le fit en selle, sur Lutteur B, lors de la dernière épreuve de la compétition et en réalisant le seul sans faute de la seconde manche ! Un héros national était né. A son retour en France, son exploit fut salué avec un énorme retentissement, dont les félicitations du Général de Gaulle. D’autant que le Catalan s’était également adjugé la médaille d’argent par équipe. Deux ans plus tard, en 1966, il fut sacré champion du monde de saut d’obstacles à Buenos Aires. L’homme, premier Français à rafler ce titre, avait alors 46 ans ! Compétiteur né, Jonquères d’Oriola était connu pour son style aux rênes courtes et ce buste porté vers l’avant. Sempre endavant, il participa à ses 5e J.O. à Mexico en 1968, récoltant au passage une breloque d’argent par équipe. Entre J.O., championnats du monde et d’Europe, il a collectionné huit médailles, sans compter les Coupes du Roi et les Grand Prix. La « gagne » dans le sang, d’Oriola s’était initié à l’art équestre dans la cour du domaine familial où son père Joseph, lui-même excellent cavalier, avait aménagé un parcours de cinq obstacles. A deux ans, Pierre, également petit-fils d’un écuyer du Cadre Noir, avait été hissé sur la croupe d’un équidé. A trois ans, il enfourchait un poney avant d’attaquer ses premières compétitions à 12 ans. Après ce riche parcours sportif, cet homme de terroir, viscéralement attaché à ses terres, était revenu dans son village natal de Corneilla del Vercol. C’est là, sur le domaine familial qu’il avait à cœur de cultiver ses vignes. Jusqu’à la fin, son franc-parler galopait.

Cette franchise et son style direct qui lui avaient valu quelques démêlés avec la fédération française d’équitation… Homme au sang chaud, passionné, il s’engagea aussi en politique et fut même candidat aux élections européennes de 1979.

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